Le pape François est arrivé ce dimanche matin en Corse pour une visite éclair aux allures historiques. Cette première venue du souverain pontife sur l’île française de Méditerranée a attiré une foule fervente, impatiente de l’accueillir lors d’une journée rythmée par des temps de prière, une messe en plein air et une rencontre avec le président Emmanuel Macron.
C’est sous un ciel limpide que le pape, en provenance de Rome, a atterri à 8h50 à l’aéroport d’Ajaccio. Accueilli par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et un chœur d’enfants corses, il a été immédiatement plongé dans l’ambiance chaleureuse et unique de l’île. Dans les rues de la ville, des milliers de fidèles, certains levés dès l’aube, attendaient avec excitation de l’apercevoir.
« Il n’est jamais venu en Corse, c’est un moment historique », s’émerveille Karine Nicolaï, 50 ans, venue en train depuis Bastia. Vanina Poli, une autre fidèle, confie : « En Corse, même les non-pratiquants se rassemblent pour les grandes occasions religieuses. C’est dans notre culture. »
Après un bain de foule en papamobile sur le front de mer, le pape a assisté à un colloque sur la religiosité populaire en Méditerranée au Palais des Congrès d’Ajaccio. La journée a également été marquée par une prière à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, récemment restaurée pour l’occasion. Le point d’orgue de cette visite est prévu à 15h30 avec une messe en plein air au théâtre de verdure du Casone, où 9 000 fidèles sont attendus.
Avant de repartir pour Rome à 18h, François s’entretiendra brièvement avec Emmanuel Macron à l’aéroport, clôturant ainsi une journée placée sous le signe de la foi et de la rencontre.
Annoncée tardivement, fin novembre, la visite papale a mobilisé d’importants moyens logistiques et humains. Des bannières aux couleurs du Vatican ornent les rues d’Ajaccio, tandis que 2 200 agents ont été déployés pour assurer la sécurité des lieux. Le coût de cet événement, estimé à plusieurs millions d’euros, a été pris en charge grâce à la « solidarité nationale » et à des dons de fidèles et d’entreprises locales.
Malgré les tensions politiques récurrentes en Corse, l’évêque d’Ajaccio, Mgr François-Xavier Bustillo, désormais cardinal, a tenu à souligner que cette visite était avant tout spirituelle. « Le pape ne vient pas pour faire de la politique, il vient comme pasteur, au milieu de son peuple », a-t-il déclaré.
Cette visite s’inscrit dans la continuité des voyages méditerranéens du pape, marqués par des priorités fortes telles que l’accueil des migrants et le dialogue interreligieux. À 88 ans, François montre encore une vitalité impressionnante, confirmée par ses proches.
Pour l’Église corse et les nombreux fidèles rassemblés, cette journée restera gravée comme un moment d’unité et de ferveur. « Voir le pape ici, c’est une consécration », conclut René Courbis, le regard empreint d’émotion.