Le nouveau ministre de l’Économie promet soutien aux classes moyennes et rigueur budgétaire

Entrevue 1

Le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, a accordé sa première interview au Journal du Dimanche (JDD), où il a abordé les défis majeurs auxquels la France est confrontée sur le plan budgétaire. Selon lui, il serait irresponsable d’exclure d’emblée certains prélèvements exceptionnels et ciblés, étant donné l’état des finances publiques. Toutefois, il a tenu à rassurer en affirmant que les classes moyennes seraient soutenues, tout en précisant qu’il ne compte pas faire de la hausse des impôts une doctrine. Son objectif est de réduire la dépense publique et d’en améliorer l’efficacité pour dégager les économies nécessaires à la stabilisation des comptes.

Soutenir l’activité économique sans alourdir la fiscalité

Antoine Armand a souligné l’importance de trouver un juste équilibre entre soutien à l’activité économique et rigueur budgétaire. S’il se refuse à devenir « le ministre de la confiscation fiscale », il insiste sur la nécessité de défendre la croissance, l’emploi et l’investissement. Pour lui, seule une économie dynamique, portée par le travail des Français, permettra de créer la richesse nécessaire à une redistribution équitable.

Le dialogue politique et les compromis, sans concessions

Le ministre se montre également déterminé face aux pressions politiques, notamment celles des oppositions. Il estime que le gouvernement ne doit pas se laisser intimider par les menaces de censure et appelle à un dialogue constructif avec l’ensemble des forces politiques. Il réitère son souhait de travailler en concertation avec tous les groupes parlementaires, tout en restant fidèle aux valeurs républicaines qui ont permis de battre le Rassemblement National dans les urnes. Quant aux partis de gauche, il espère qu’ils sauront s’éloigner des extrêmes pour participer aux débats sur des sujets tels que la réindustrialisation, la compétitivité et les salaires.

Une attractivité économique à défendre

Armand a également abordé les questions d’attractivité économique, se félicitant que la France soit devenue le pays le plus attractif d’Europe pour les investissements. Toutefois, il avertit que cette position est fragile et que le soutien aux entreprises, notamment industrielles, doit être maintenu sans alourdir la fiscalité ni multiplier les normes. Pour lui, la compétitivité internationale impose à l’État d’accompagner les entreprises tout en défendant les intérêts stratégiques de la France et de l’Europe.

Continuité et innovation : des priorités pour l’avenir

En réponse à la question de savoir s’il adoptera une politique de continuité ou de rupture, Antoine Armand a insisté sur la nécessité de préserver ce qui a fonctionné, tout en admettant qu’il reste beaucoup à faire. Il met notamment l’accent sur la transition écologique, qu’il considère comme indissociable du renforcement de l’industrie française. Il rappelle également son engagement en faveur d’un « salaire décent », une idée qu’il entend poursuivre au sein de son nouveau ministère.

Pas de hausses d’impôts pour les classes moyennes

Interrogé sur les rumeurs concernant une hausse d’impôts pour les classes moyennes, le ministre a été clair : celles-ci doivent être soutenues car elles contribuent à la solidarité nationale. Il a réaffirmé que les solutions pour redresser les finances publiques passent par une réduction des dépenses plutôt que par une augmentation des impôts, soulignant que si cette dernière avait été la solution, la France serait déjà la première puissance économique mondiale.

La souveraineté énergétique au cœur des priorités

Fervent défenseur de la souveraineté énergétique, Antoine Armand a également rappelé son engagement sur cette question cruciale pour la réindustrialisation du pays. Il déplore les erreurs des dernières décennies, marquées par un manque de vision à long terme et une méfiance à l’égard de l’énergie nucléaire. Pour lui, l’énergie est un enjeu fondamental non seulement pour les entreprises mais aussi pour les foyers, durement touchés par la crise énergétique.

Un travail en synergie avec le ministère du Budget

Concernant l’organisation gouvernementale, Armand a exprimé sa confiance dans la collaboration avec le ministère du Budget, désormais distinct de celui de l’Économie. Il souligne que les priorités budgétaires sont sous la responsabilité du Premier ministre et se dit prêt à travailler de manière étroite avec Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, afin de garantir une gestion rigoureuse des finances publiques.

En conclusion, Antoine Armand se veut résolument pragmatique et ouvert au dialogue, tout en restant fidèle à une vision économique tournée vers l’efficacité, la croissance et la transition écologique. Son défi sera de trouver les solutions adéquates pour concilier rigueur budgétaire et soutien à l’économie, dans un contexte de pression politique et économique intense.

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