Le NFP majoritaire au bureau de l’Assemblée nationale : récit d’un casse réussi
En une nuit marquée par des rebondissements inattendus, les députés du Nouveau Front Populaire (NFP) ont réussi à décrocher une majorité absolue au sein du bureau de l’Assemblée nationale, en obtenant une grande partie des postes de secrétaires. Cet événement a pris place dans la nuit de vendredi à samedi, bouleversant le camp macroniste qui jusque-là dominait les postes stratégiques de l’institution.
La soirée avait pourtant bien commencé pour le camp macroniste. Jeudi, grâce à une alliance temporaire avec la droite dirigée par Laurent Wauquiez, Yaël Braun-Pivet avait été réélue présidente de l’Assemblée nationale. Les postes de vice-présidents et de questeurs semblaient également acquis. Cependant, aux alentours de trois heures du matin, la situation a radicalement changé.
Les députés du Rassemblement national, mécontents d’être écartés des postes de responsabilité qu’ils occupaient depuis 2022, quittent l’Assemblée. La majorité numérique semble encore favorable au camp macroniste et à la droite, laissant croire à une victoire certaine au troisième tour de vote pour les postes de secrétaires.
Assurés de leur victoire, de nombreux députés macronistes commencent à quitter le Palais Bourbon. Certains rentrent chez eux ou à l’hôtel, épuisés par une semaine de travail intense. Cette démobilisation progressive laisse le champ libre à la gauche.
La gauche voit une opportunité et décide de la saisir. Ajoutant de nouveaux candidats au troisième tour et négociant avec quelques députés du groupe Liot, le NFP parvient à rafler neuf des douze postes de secrétaires. Ainsi, ils obtiennent la majorité absolue au bureau de l’Assemblée nationale, la plus haute instance décisionnaire de l’institution.
La nouvelle provoque une onde de choc parmi les députés macronistes et de la droite, causant une « grosse gueule de bois » selon un stratège du parti présidentiel. Des figures comme la députée LR Marie-Christine Dalloz expriment leur consternation, soulignant l’impact potentiel sur la respectabilité et le fonctionnement de l’Assemblée.
Samedi matin, la gauche jubile de cette victoire surprise, alors que la majorité présidentielle se trouve en difficulté. Des victoires inattendues continuent de survenir, avec la réélection de l’Insoumis Éric Coquerel à la présidence de la commission des finances, et d’autres gains pour la gauche et les centristes dans diverses commissions.
Un conseiller parlementaire macroniste reconnaît le coup stratégique de la gauche, soulignant la fragilité des équilibres actuels. Avec cette nouvelle majorité, la gauche est bien positionnée pour influencer les décisions à venir au sein du bureau de l’Assemblée nationale, au moins pour l’année prochaine.
Cette nuit rocambolesque au Palais Bourbon a non seulement redistribué les cartes du pouvoir au sein de l’Assemblée, mais elle a également mis en lumière la volatilité des alliances et la nécessité de vigilance constante dans le jeu politique. La majorité présidentielle, surprise et divisée, devra désormais naviguer dans un paysage politique encore plus incertain.