Le musée d’Orsay se lance dans une initiative ambitieuse pour sensibiliser le public au changement climatique à travers l’art. De mars à juillet 2025, une centaine de chefs-d’œuvre de sa collection circuleront dans 31 musées répartis dans 12 régions de France, allant de Brest à Avignon en passant par Pont-Aven et Saint-Quentin. Cette démarche vise à rendre accessible à tous des œuvres emblématiques tout en initiant une réflexion sur les bouleversements climatiques capturés par les artistes du XIXe siècle.
Les œuvres comme archives du climat
Des paysages enneigés de Monet aux crues de Sisley, en passant par les fumées industrielles peintes par Signac, ces œuvres témoignent de l’impact de l’industrialisation sur notre planète. Selon Sylvain Amic, président du musée d’Orsay et de l’Orangerie, « ces œuvres d’art sont des archives de la planète ». Par exemple, L’Inondation à Port-Marly d’Alfred Sisley sera exposée au musée Girodet de Montargis, une ville elle-même marquée par une inondation dévastatrice en 2016. À Brest, une toile de Borisoff montrera les glaciers de la mer de Kara, invitant à réfléchir au rôle du port dans les explorations polaires, passées et actuelles.
Au-delà des expositions, les musées partenaires organiseront conférences, ateliers et visites thématiques en lien avec leur contexte local, pour enrichir la réflexion et encourager le débat sur le climat.
Une mission culturelle et environnementale
En complément de ces expositions, le musée d’Orsay publiera au printemps un ouvrage intitulé 100 œuvres qui racontent le climat, réunissant des analyses d’experts climatiques et de conservateurs. Ce projet s’inscrit dans une vision plus large d’accessibilité à la culture, comme l’a souligné la ministre de la Culture, Rachida Dati : « Prendre conscience du changement climatique passe aussi par notre sensibilité. Emmener ces œuvres à la rencontre des publics éloignés des grands centres urbains est essentiel. »
Le musée d’Orsay a déjà annoncé que cette opération se poursuivra chaque année autour de nouveaux thèmes sociétaux. En 2026, le travail sera au cœur des réflexions. À travers ces initiatives, le musée cherche non seulement à propager des idées, mais aussi à utiliser l’art comme vecteur de sensibilisation face aux grands défis de notre époque.