Le quotidien Le Monde vient de marquer une étape significative en devenant le premier média français à signer un accord avec OpenAI, le créateur de ChatGPT. Le directeur du journal, Jérôme Fenoglio, a expliqué les raisons et les ambitions derrière ce partenariat controversé.
Jérôme Fenoglio a exprimé l’importance de ne pas laisser l’intelligence artificielle s’appuyer uniquement sur des sources peu fiables. « Il ne faut pas laisser auprès de l’IA une chaise vide qui ferait qu’elle se fonderait uniquement sur des sites peu fiables pour alimenter leurs moteurs de recherche », a-t-il déclaré le 29 mai. Avec une diffusion atteignant 610 000 abonnés numériques et papier, Le Monde cherche à protéger la valeur de son contenu.
Le partenariat avec OpenAI permettra à ChatGPT d’utiliser les articles du Monde pour élaborer des réponses courtes renvoyant directement aux articles du journal, assurant ainsi une citation correcte et un respect du droit à la source. Fenoglio a souligné que cet accord, bien que confidentiel, est « très substantiel » et contribue significativement au développement du journal.
Fenoglio a précisé que la rédaction de Le Monde ne se sert pas de ChatGPT pour l’instant, mais utilise d’autres outils d’intelligence artificielle pour des tâches comme la traduction d’articles en anglais, ce qui a permis de lancer un site en langue anglaise. Cette utilisation de l’IA a été cruciale pour accroître la visibilité internationale du journal.
Le Monde se prépare activement pour les Jeux Olympiques, avec plus de 100 journalistes mobilisés pour couvrir non seulement les événements sportifs, mais aussi les aspects culturels et sociétaux. « Les JO ce n’est pas que du sport », a souligné Fenoglio, en mettant en avant l’importance de cet événement pour la visibilité de la France et de sa culture.
En défendant les droits et la valeur de leur travail, Le Monde montre un exemple de participation proactive au développement de l’IA, assurant que le journalisme de qualité soit reconnu et rémunéré de manière adéquate. Fenoglio a insisté sur le fait que, loin de « nourrir la bête », cette collaboration permet de fournir à l’IA des données fiables et vérifiées, soutenant ainsi le bon journalisme.
En signant cet accord avec OpenAI, Le Monde prend une position pionnière parmi les médias français. Cette démarche reflète une stratégie claire : protéger et valoriser l’information de qualité dans l’ère de l’intelligence artificielle tout en explorant de nouvelles opportunités de croissance et de visibilité.