Le roi de Jordanie, Abdallah II, a affirmé, lors de sa rencontre avec le président syrien Ahmed Al-Shara à Amman ce mercredi, le soutien de la Jordanie au peuple syrien dans la reconstruction de leur pays à travers un processus impliquant toutes les composantes de la société, garantissant ainsi l’unité, la sécurité et la stabilité de la Syrie.
Selon l’«Agence de presse jordanienne» (Petra), la rencontre, qui s’est tenue au palais de Basman Al-Zahir en présence du prince héritier Hussein bin Abdallah II, a porté sur les opportunités de développement de la coopération et la mise en place de cadres communs pour renforcer et maintenir la coordination à différents niveaux, dans l’intérêt commun et pour renforcer l’unité du monde arabe. Il a été souligné la profondeur des relations bilatérales et la volonté d’élargir la coopération dans les domaines du commerce, de l’énergie et de l’eau.
Lors de la réunion, le roi de Jordanie a salué les conclusions de la Conférence du dialogue national syrien, affirmant qu’il s’agissait d’une étape importante vers la reconstruction de la Syrie conformément aux aspirations du peuple syrien.
Il a insisté sur la nécessité d’une coordination étroite entre les deux pays face aux défis liés à la sécurité des frontières, notamment la lutte contre la contrebande d’armes et de drogues. Il a également souligné l’importance du retour de la Syrie à son rôle actif au sein de son environnement arabe.
Le roi Abdallah a également insisté sur la nécessité de créer les conditions propices au retour volontaire et sécurisé des réfugiés syriens dans leur pays et a condamné les attaques israéliennes sur le territoire syrien, réaffirmant le soutien de la Jordanie à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la Syrie.
De son côté, le président syrien a exprimé sa gratitude envers la Jordanie et son roi pour leur soutien aux efforts de reconstruction de la Syrie et à la préservation de son unité, de sa sécurité et de sa stabilité.
Le monarque jordanien avait accueilli le président syrien à son arrivée à l’aéroport de Marka, dans le cadre de sa visite en Jordanie. Al-Shara était accompagné du ministre des Affaires étrangères et des expatriés, Assad Al-Shaibani, ainsi que de plusieurs responsables.
Il s’agit de la première visite d’Al-Shara à Amman depuis son accession au pouvoir après la destitution de Bachar Al-Assad, le 8 décembre dernier. Au cours des deux derniers mois, il avait effectué des visites en Arabie saoudite et en Turquie.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assad Al-Shaibani, s’était rendu à Amman le 7 janvier et s’était entretenu avec son homologue jordanien, Ayman Al-Safadi, sur la question des frontières entre les deux pays, les risques liés à la contrebande de drogues et d’armes, le terrorisme et la menace posée par Daech.
Les deux ministres avaient alors annoncé la formation de comités conjoints dans les domaines de l’énergie, de la santé, du commerce et de l’eau.
La Jordanie a souffert pendant des années du trafic de drogue en provenance de Syrie, notamment des comprimés de captagon, destinés à être acheminés vers la Jordanie ou d’autres pays via son territoire. Les forces jordaniennes ont mené plusieurs opérations pour lutter contre cette contrebande, certaines ayant entraîné des pertes humaines.
Le 23 décembre, Ayman Al-Safadi s’était rendu à Damas et avait réaffirmé, après sa rencontre avec Al-Shara, la volonté de son pays d’aider à la reconstruction de la Syrie.
Le 14 décembre, la Jordanie avait accueilli une réunion sur la Syrie, à laquelle ont participé les ministres des Affaires étrangères de huit pays arabes, des États-Unis, de la France, de la Turquie et de l’Union européenne, ainsi qu’un représentant des Nations unies.
La Jordanie partage une frontière terrestre de 375 kilomètres avec la Syrie et affirme accueillir plus de 1,3 million de réfugiés syriens depuis le début du conflit en 2011. Selon les Nations unies, environ 680 000 réfugiés syriens sont enregistrés en Jordanie.
Le monarque jordanien affirme à Al-Shara le soutien de son pays à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la Syrie
