Le MoDem hésite à rejoindre un gouvernement Barnier jugé trop à droite

21 septembre, 2024 / Entrevue

Alors que les tractations se poursuivent pour la formation du gouvernement de Michel Barnier, des tensions internes secouent le Mouvement Démocrate (MoDem). En effet, plusieurs députés du parti hésitent à rejoindre une équipe qu’ils perçoivent comme étant trop marquée à droite. Cette hésitation se cristallise autour de la question de la politique générale du futur gouvernement, à laquelle le MoDem souhaite voir intégrer des éléments plus à gauche.

Sur Europe 1, Bruno Millienne, porte-parole du MoDem et ancien député, a exprimé les inquiétudes du parti, expliquant que « le flotteur gauche n’y est pas ». Il insiste sur la nécessité d’une politique équilibrée, avertissant que l’absence de personnalités de gauche dans le futur cabinet pourrait poser problème. « Il faut que la politique générale ait une consonance de gauche », a-t-il déclaré, précisant que cette exigence est fondamentale pour répondre aux attentes des électeurs.

Une majorité de députés MoDem, à hauteur de 80 %, seraient opposés à une participation au gouvernement sans garanties claires concernant l’inclusion d’une politique de gauche. Cependant, un cadre du parti tempère en précisant que les discussions sont toujours en cours. « On parle et c’est logique avant de décider », ajoute-t-il.

Emmanuel Macron, qui cherche à faciliter la formation du gouvernement, a appelé « tous les groupes politiques » à soutenir Michel Barnier. Toutefois, l’implication du MoDem reste incertaine. François Bayrou et ses 36 députés continuent de discuter en interne pour déterminer leur position, notamment face à la promesse de deux portefeuilles ministériels de plein exercice. Le MoDem espère obtenir des garanties sur l’équilibre politique du gouvernement, pour éviter un basculement trop prononcé à droite.

Bruno Millienne a également rappelé que la forme du gouvernement ne serait pas déterminante, soulignant que c’est la politique générale impulsée par Michel Barnier qui est primordiale. Selon lui, le Premier ministre devra donner des gages clairs sur la dimension de gauche de sa politique pour que le MoDem puisse s’engager pleinement dans la nouvelle équipe.