Marc Ferracci, le ministre délégué chargé de l’Industrie, a exprimé ses inquiétudes concernant l’avenir de plusieurs sites industriels en France. Après les fermetures récentes de deux sites de Michelin, le ministre a alerté que de nouvelles annonces de fermetures pourraient survenir dans les semaines et mois à venir, menaçant des milliers d’emplois dans des secteurs clés comme la chimie, la métallurgie et l’automobile.
Lors d’une intervention sur France Inter le 9 novembre, Ferracci a souligné que plusieurs filières étaient confrontées à des difficultés majeures, aggravées par une concurrence internationale de plus en plus féroce et parfois inéquitable. Bien qu’il ait précisé que l’État œuvrait pour trouver des repreneurs privés pour les sites menacés, il a également souligné que l’objectif était d’accompagner au mieux les salariés et de revitaliser les zones concernées en cas de fermeture. Le ministre a refusé de donner des chiffres précis sur les pertes d’emplois, mais a averti que le bilan social serait probablement « compté en milliers d’emplois ».
Des actions européennes pour soutenir l’industrie
Face à cette situation préoccupante, Marc Ferracci plaide pour une réponse coordonnée au niveau européen, notamment pour soutenir le secteur automobile. Il a annoncé qu’un plan d’urgence serait mis en place pour défendre l’industrie automobile européenne et préserver les chaînes de valeur transnationales. Parmi les mesures proposées figurent un « bonus écologique » à l’échelle européenne et un « emprunt commun européen » destiné à financer des mécanismes de soutien. Le ministre a également évoqué l’élaboration, dès 2025, d’une législation européenne sur l’industrie propre, dans le cadre du « clean industrial act », afin de soutenir les secteurs industriels face à la concurrence mondiale.
Les tensions sont vives sur le terrain. Le ministre a été confronté à la colère des employés de l’usine Michelin de Cholet, qui risque la fermeture, lors de sa visite du 8 novembre. Alors qu’il avait prévu une rencontre avec les employés, il a été hué et pris à partie par des salariés en détresse. Ferracci a reconnu la dureté de la situation, déplorant que l’annonce de la fermeture n’ait pas été faite de manière plus humaine, « en direct et les yeux dans les yeux ». Il a expliqué que Michelin n’avait pas jugé utile d’envoyer un représentant pour informer les employés de la fermeture de leur site.
Malgré ces tensions, le ministre a insisté sur l’engagement de l’État et de Michelin à accompagner les salariés dans cette transition difficile. Selon lui, l’objectif est que « personne ne soit laissé sans solution ». Cette fermeture touchera plus de 1 250 employés.
Marc Ferracci a répété que l’État continuerait de soutenir les secteurs en crise, en particulier en favorisant la recherche de repreneurs privés. En l’absence de repreneurs, des solutions d’accompagnement pour les salariés et la revitalisation des sites seront mises en place. Cependant, la situation reste incertaine, et de nombreuses entreprises risquent de se retrouver dans une position précaire dans les mois à venir. Le ministre appelle donc à un soutien renforcé, aussi bien au niveau national qu’européen, pour traverser cette crise industrielle.