« Le métier d’acteur, c’est le corps et l’esprit » : Vincent Elbaz s’oppose à l’IA

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Refus catégorique. L’acteur Vincent Elbaz a récemment révélé avoir décliné un rôle où son visage aurait été vieilli numériquement par intelligence artificielle, une pratique qui, selon lui, va à l’encontre de son métier. « Je ne consens pas », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Paris, organisée en amont du « contre-sommet de l’intelligence artificielle » prévu le 10 février au Théâtre de la Concorde.

Pour l’acteur, le maquillage et la préparation physique sont des éléments essentiels de son métier. « Il va falloir que je me lève très tôt et passer par deux heures de maquillage. Mais moi, ça ne m’intéresse pas qu’on m’évite cet effort », a-t-il confié, selon Le Figaro. Il s’inquiète d’une dérive où l’IA viendrait altérer l’authenticité du jeu des comédiens. « Le métier d’acteur, c’est le corps et l’esprit », insiste-t-il, refusant que des ajustements numériques remplacent le travail artisanal des maquilleurs ou des préparateurs physiques.

L’inquiétude est partagée dans le milieu artistique. Brigitte Lecordier, célèbre voix française de Son Gokû dans Dragon Ball Z, a également tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences de l’IA dans le doublage. « Nos voix sont pillées, on nous les vole pour les reproduire par IA, et nous n’avons pas donné notre accord pour ça », a-t-elle dénoncé. Malgré une pétition ayant recueilli 160 000 signatures, elle regrette le silence du ministère de la Culture sur le sujet.

Ce débat prend place alors que le sommet mondial « pour l’action sur l’IA » se tiendra les 10 et 11 février à Paris. Face aux évolutions technologiques, de nombreux artistes, à l’image de Vincent Elbaz et Brigitte Lecordier, réclament un cadre strict pour protéger leur métier de l’automatisation croissante du cinéma et du doublage.

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