Le Medef et la CPME vent debout contre la réforme des allègements de charges

22 octobre, 2024 / Entrevue

Dans un contexte budgétaire tendu, les principales organisations patronales, incluant le Medef, la CPME, la FNSEA et l’Udes, se sont rassemblées pour dénoncer la baisse des allègements de charges sociales envisagée par le gouvernement dans le cadre du budget 2025. Dans un communiqué commun publié ce lundi, elles alertent sur les conséquences économiques potentielles de cette mesure, qui pourrait représenter une charge supplémentaire de plus de 5 milliards d’euros pour les entreprises.

Patrick Martin, président du Medef, et François Asselin, à la tête de la CPME, insistent sur le fait que ces exonérations ne sont pas un « cadeau » aux entreprises, mais un outil ayant « produit des résultats incontestables », notamment en préservant l’emploi des travailleurs faiblement qualifiés. Les allègements actuels concernent les rémunérations allant jusqu’à 3,5 fois le Smic, et une révision à la baisse pourrait affecter des secteurs à faible rentabilité, incapables de répercuter l’augmentation des charges sur leurs clients.

La réforme envisagée par le gouvernement, visant à réduire ces allègements à 3 fois le Smic, s’inscrit dans une stratégie de redressement des finances publiques, mais elle est perçue par les organisations patronales comme une menace pour la compétitivité des entreprises françaises dans un contexte de concurrence internationale accrue. Le gouvernement espère engranger quatre milliards d’euros de nouvelles recettes, tout en incitant les employeurs à augmenter les très bas salaires.

Cependant, les organisations patronales rappellent que la pérennité des entreprises et la protection des emplois doivent rester des priorités dans la gestion des finances publiques. Dans ce climat de tensions économiques, les patrons mettent en garde contre le risque de voir des emplois disparaître si leurs marges sont trop réduites.