Le marché de l’art en forte baisse en 2024

Entrevue 1

L’année 2024 a marqué une chute historique des ventes aux enchères d’œuvres d’art, atteignant 9,9 milliards de dollars, soit une baisse de 33,5 % par rapport à l’année précédente, selon le rapport annuel d’Artprice. Ce recul s’explique par un contexte économique incertain, notamment les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, ainsi que l’instabilité politique aux États-Unis. Les grandes places du marché, comme New York (-29 %), Londres (-28 %) et Hong Kong (-21 %), ont été particulièrement touchées. La Chine, autrefois leader du marché, a subi un effondrement spectaculaire de 63 %, laissant les États-Unis en tête avec 3,8 milliards de dollars de ventes.

Face à ce ralentissement, les enchères ont néanmoins enregistré un nombre record de 800 000 transactions, principalement sur des œuvres abordables à moins de 600 dollars. L’intelligence artificielle a également marqué une avancée significative avec la vente d’un portrait d’Alan Turing, réalisé par le robot Ai-Da, adjugé à 1 million de dollars, dix fois son estimation. Cependant, les grandes signatures ont souffert, à l’image de Picasso, dont les ventes ont été divisées par deux. En revanche, René Magritte s’est imposé avec L’Empire des lumières (1954), vendu 121 millions de dollars, un record pour l’année.

Si Paris a su tirer son épingle du jeu avec 648 millions de dollars de ventes, la capitale française reste derrière New York, Londres et Hong Kong. L’Inde continue sa montée avec 113,8 millions de dollars, tandis que la Japonnaise Yayoi Kusama est devenue la première femme du Top 10 mondial des ventes, totalisant 158 millions de dollars. Cette année difficile reflète une transformation du marché de l’art, où les nouvelles générations et les ventes numériques prennent une place croissante, laissant entrevoir une mutation durable des tendances d’achat.

Thumbnail