Le maire LR de Toulouse annule illégalement une conférence du collectif Nemesis deux heures avant

Entrevue 1

À Toulouse, une décision du maire Jean-Luc Moudenc a suscité l’indignation ce jeudi soir. À seulement deux heures du début de la conférence organisée par le collectif féministe Nemesis, un arrêté municipal a interdit l’événement, annulant ainsi une rencontre qui devait accueillir près de 200 personnes. Le collectif, connu pour son positionnement en faveur d’un « féminisme de droite », s’apprêtait à débattre autour de ce thème.

Le maire, ancien membre des Républicains (LR) et désormais proche d’Édouard Philippe et de Christian Estrosi, justifie cette interdiction par les dégradations survenues à la Maison Toulouse Services de la Roseraie. Des militants d’extrême gauche auraient vandalisé les locaux, allant jusqu’à laisser des excréments sur place. Jean-Luc Moudenc évoque une attaque « révoltante et insupportable » contre un service public et affirme que cet acte a conduit à sa décision. Cependant, aucun lien direct entre les dégradations et le collectif Nemesis n’a été établi.

Le collectif dénonce une censure politique et un mépris de la liberté de réunion. Annuler une conférence à deux heures de son début, sans permettre aux organisateurs de s’organiser ou de prévenir les participants, est une démarche qui pourrait être qualifiée d’illégale. La jurisprudence en France protège fermement ce droit fondamental, et les tribunaux administratifs sanctionnent généralement les arrêtés disproportionnés ou dépourvus de justification valable. En l’espèce, l’absence de trouble à l’ordre public avéré remet en question la légalité de cette décision.

Le collectif Nemesis accuse le maire de céder aux pressions de l’extrême gauche, pointant notamment les slogans « Nemesis dégage » tagués en rose sur la salle polyvalente. Selon les organisateurs, cette annulation de dernière minute s’inscrit dans une stratégie pour éviter un débat idéologique, en qualifiant le collectif de « mouvement d’extrême droite » dans l’arrêté municipal, alors même que les actions du collectif se limite uniquement à la défense des droits féminins et à lutte contre les violences faites aux femmes.

L’attitude de Jean-Luc Moudenc interroge : en annulant un événement féministe sous prétexte de troubles provoqués par d’autres, il prive 200 citoyens d’un espace d’échange légitime. Le collectif envisage désormais des recours juridiques, arguant que cette décision porte atteinte aux principes démocratiques et cède face aux dérives militantes. Une affaire qui pose une nouvelle fois la question du respect de la liberté d’expression en France.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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