Le Louvre, symbole mondial de la culture et de l’art, se trouve dans une situation critique. Sa présidente-directrice, Laurence des Cars, a lancé un appel à l’aide dans une note adressée à la ministre de la Culture, Rachida Dati. Infiltrations, avaries et variations de température menacent la conservation des œuvres, tandis que l’obsolescence des infrastructures nuit à l’expérience des visiteurs. Accueillant près de neuf millions de personnes par an – soit plus du double de sa capacité initiale – le musée fait face à une surfréquentation qui amplifie les défis structurels.
Des exemples récents illustrent l’urgence de la situation. En novembre 2023, une exposition a dû être déplacée en raison d’une inondation, et des salles régulièrement fermées témoignent de l’état de dégradation du bâtiment. Malgré des efforts pour compenser les subventions publiques en baisse – avec des recettes atteignant 161 millions d’euros en 2023 – le Louvre manque cruellement de fonds pour entreprendre les travaux nécessaires. Selon des sources proches, au moins 100 millions d’euros seraient requis pour des rénovations prioritaires.
Laurence des Cars a proposé un vaste plan de rénovation incluant la réorganisation de l’espace dédié à La Joconde et l’ouverture d’une nouvelle entrée côté est. Ce projet, soutenu par les spécialistes, nécessite cependant une décision politique. L’Élysée, où ce dossier est sur la table d’Emmanuel Macron depuis 2022, tarde à se prononcer, alors que la présidente du Louvre insiste sur l’urgence d’agir.
Face à ces défis, des mesures innovantes sont envisagées. Rachida Dati a annoncé une « politique tarifaire différenciée » visant à augmenter les prix pour les touristes non européens dès 2026. Par ailleurs, le musée continue de miser sur le mécénat, organisant notamment un dîner de collecte de fonds en mars, inspiré du prestigieux gala du MET à New York. En attendant, la décision présidentielle reste cruciale pour éviter que ce joyau culturel ne rejoigne la liste du patrimoine mondial en péril.