Le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati, s’est rendu ce samedi à Damas pour une rencontre officielle avec Ahmed al-Chareh, nouveau chef de l’administration transitoire syrienne. Cette visite, la première d’un dirigeant libanais en Syrie depuis le déclenchement de la guerre civile en 2011, marque une étape symbolique dans la tentative de normalisation des relations entre les deux pays après la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre dernier.
Parmi les priorités libanaises figure le dossier des réfugiés syriens. Le Liban, qui héberge près de deux millions de déplacés, espère des engagements concrets des nouvelles autorités syriennes pour organiser leur retour. Ce sujet demeure une urgence nationale pour Beyrouth, confronté aux conséquences économiques et sociales de cet afflux massif.
Le tracé des frontières, notamment dans la région disputée des fermes de Chebaa, sera également à l’ordre du jour. Damas n’a jamais reconnu officiellement la souveraineté libanaise sur cette zone stratégique, occupée par Israël. Par ailleurs, des discussions économiques sont prévues, notamment sur la réouverture des routes commerciales reliant le Liban à l’Irak et au Golfe via le territoire syrien.
Bien que cette visite revête une forte portée symbolique, elle ne devrait pas aboutir à des décisions majeures. Le gouvernement de Najib Mikati est en fin de mandat, après l’élection récente de Joseph Aoun comme président libanais, mettant fin à plus de deux ans de vacance présidentielle.
Ce déplacement marque cependant une opportunité pour poser les bases d’un dialogue constructif entre le Liban et la Syrie, après des années de tensions liées au rôle du Hezbollah et à l’influence iranienne dans la région.