Ce 3 janvier, une scène a suscité l’indignation lors de la première rencontre entre Ahmad al-Chareh, alias Abou Mohammed al-Joulani, nouvel homme fort de Damas, et les ministres des Affaires étrangères français et allemand, Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock. Si le chef du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a brièvement serré la main de son homologue français, il a ostensiblement ignoré celle de la ministre allemande, refusant tout contact physique. Ce geste, perçu comme un acte de sexisme assumé, s’est déroulé sans aucune réaction visible des participants.
Cette rencontre, qui marque la première visite officielle européenne en Syrie depuis la chute du régime al-Assad, visait à promouvoir une transition pacifique et une stabilité régionale. Malgré ce moment gênant, les deux ministres ont défendu leur démarche, affirmant sur leurs réseaux sociaux vouloir adresser un « signal clair aux Syriens » pour encourager le dialogue. Cependant, cet incident soulève des questions sur la manière d’interagir avec un dirigeant islamiste controversé, dont les principes heurtent les valeurs européennes.