C’est devenu une habitude. Les joueurs du Japon ont célébré leur qualification pour la Coupe du Monde pour la 8e fois consécutive avec des sourires et des embrassades. Mais l’équipe nationale s’est immédiatement concentrée sur son objectif ultime : devenir la première équipe asiatique à remporter le trophée le plus prestigieux du football. Loin d’être fait…
Le Japon a battu le Bahreïn 2-0 au stade de Saitama, jeudi, devenant ainsi le premier pays à décrocher son billet pour la Coupe du Monde 2026, aux côtés des pays hôtes, les États-Unis, le Canada et le Mexique.
Placé dans l’un des groupes les plus difficiles de la troisième phase des qualifications asiatiques, aux côtés de l’Arabie saoudite et de l’Australie, le Japon a fait carton plein : remportant 6 victoires et enregistrant un match nul jusqu’à présent.
Le niveau de jeu affiché par l’équipe dirigée par Hajime Moriyasu, qui a encore 3 matchs de qualification à jouer, illustre les progrès réalisés par la génération actuelle, composée d’un grand nombre de joueurs évoluant à l’étranger, plus que toute autre équipe de la région.
Wataru Endo, milieu de terrain de Liverpool, estime que se qualifier pour la Coupe du Monde ne suffit plus : « Comme je l’ai dit lorsque j’ai été nommé capitaine, notre objectif actuel est de remporter la Coupe du Monde. Les joueurs veulent naturellement gagner ce tournoi et considèrent que la qualification n’est qu’un début. Je pense la même chose« .
Jusqu’à présent, la meilleure performance d’une équipe asiatique en Coupe du Monde reste celle de la Corée du Sud, qui a atteint les demi-finales à domicile en 2002. De son côté, le Japon n’a jamais dépassé les huitièmes de finale, malgré 4 participations aux phases à élimination directe.
La première qualification du Japon pour la Coupe du Monde date de 1998, en France, après une victoire en barrage contre l’Iran.
Le lancement de la J-League en 1993 a marqué l’entrée du professionnalisme au Japon, avec l’arrivée de joueurs étrangers de renom et la mise en place d’un plan de développement à long terme.
Lors de la Coupe du Monde 2002, organisée conjointement avec la Corée du Sud, les effets de ce programme ont commencé à se faire sentir, avec une première qualification pour les huitièmes de finale. Depuis, le Japon a répété cet exploit en 2010, 2018 et 2022, mais les attentes sont désormais plus élevées.
Il y a trois ans, au Qatar, le Japon a réalisé des performances impressionnantes en battant l’Espagne, championne du monde 2010, et l’Allemagne, championne du monde 2014, lors de la phase de groupes. Cependant, son élimination aux tirs au but contre la Croatie en huitièmes de finale a suscité beaucoup de frustration.
Aujourd’hui, les attentes sont encore plus grandes avec une équipe comptant de plus en plus de joueurs évoluant en Europe.
Outre Endo, Takefusa Kubo (Real Sociedad), Hiroki Ito (Bayern Munich) et Kaoru Mitoma (Brighton & Hove Albion) jouent tous dans des clubs de premier plan en Europe, tandis que la J-League est largement reconnue comme l’un des meilleurs systèmes de formation dans le football mondial.
Remporter la Coupe du Monde reste un objectif difficile à atteindre, mais avec la progression constante du football japonais, il représente désormais la prochaine étape logique pour l’équipe connue sous le nom des « Samouraïs bleus ».