En pleine période estivale et au cœur des Jeux Olympiques, le groupe Ensemble pour la République (EPR), dirigé par Gabriel Attal, a dévoilé son projet de pacte d’action législatif. Ce document de cinq pages, discuté lors d’une visioconférence ce mardi, vise à établir une «large convergence républicaine» avec d’autres groupes à l’Assemblée nationale.
Le plan présenté, dont une version préliminaire, se veut une base pour des négociations futures, bien que les critiques soulignent un manque d’originalité et d’ambition. «C’est indigent ! Il n’y a aucune idée nouvelle…», s’exclame un membre influent de la majorité en réaction au document.
Priorités et mesures proposées
Le pacte d’action de l’EPR aborde plusieurs domaines clés, en s’appuyant sur des initiatives déjà connues. Dans le domaine économique et social, le groupe propose de rapprocher le salaire net du brut, d’assurer une stabilité fiscale, de simplifier les démarches pour les entreprises, et de mettre en place un versement automatique des aides sociales. Une réforme de l’assurance chômage est également envisagée, bien que les détails restent flous, suite à la suspension par Attal d’un décret sur les critères d’indemnisation pendant la campagne.
Sur le plan environnemental, le groupe continue de soutenir le développement à la fois du nucléaire et des énergies renouvelables. Il plaide aussi pour la pérennisation du leasing social de véhicules électriques. En matière de sécurité, l’EPR propose des mesures renforcées contre la délinquance des mineurs, ainsi qu’un «plan laïcité» pour l’école et les services publics, et la généralisation d’un dispositif de «testing» anti-discriminations.
L’une des propositions les plus remarquables est l’introduction d’un référendum annuel, une idée défendue par Gabriel Attal lors de la campagne électorale. Le groupe souhaite également permettre aux citoyens de flécher une partie de leur impôt sur le revenu vers des missions spécifiques du budget de l’État.
Perspectives et négociations
Le document présente ces propositions comme une «base de dialogue» et appelle à des discussions avec d’autres groupes politiques pour construire une coalition. Bien que le groupe EPR se montre ouvert à des négociations avec divers partis, le chemin vers une réelle convergence semble semé d’embûches.
Un membre du groupe note que ce document ne constitue pas un programme définitif, mais plutôt un point de départ pour des négociations. En effet, l’EPR souhaite engager des discussions non seulement avec la droite, comme l’indique un éventuel rapprochement avec La Droite républicaine de Laurent Wauquiez, mais aussi avec la gauche. Cependant, ces efforts sont compliqués par les positions divergentes des partis, notamment la réticence de Wauquiez à toute coalition gouvernementale et les ambitions concurrentes du Nouveau Front populaire.
Dans l’attente de ces discussions, il semble que le groupe EPR soit dans une phase exploratoire, cherchant à établir un socle commun tout en naviguant entre les différentes forces politiques présentes sur la scène nationale.