Le gouvernement démissionnaire prolonge d’un mois supplémentaire les règles d’indemnisation chômage

Entrevue 1

Les règles actuelles d’indemnisation chômage sont prolongées jusqu’au 31 octobre 2024, selon un décret paru ce mercredi au Journal officiel. Cette décision fait suite à deux reports successifs : initialement prévue pour le 1er juillet, la modification avait été repoussée au 30 septembre, puis à la fin octobre pour éviter un vide juridique.

Un report nécessaire

La réforme de l’assurance chômage, visant à durcir les conditions d’accès et d’indemnisation, avait été suspendue par le Premier ministre Gabriel Attal le 30 juin. Face au blocage politique et en l’absence d’un nouveau gouvernement, l’exécutif a choisi de prolonger les règles en vigueur pour assurer la continuité du versement des allocations.

Décision du futur gouvernement

C’est au prochain gouvernement que reviendra la tâche de décider des nouvelles règles à compter du 1er novembre. Le Nouveau Front Populaire (NFP), arrivé en tête des élections législatives, a déjà annoncé son intention d’abroger la réforme proposée par le gouvernement Attal. Celle-ci prévoyait notamment de réduire la durée maximale d’indemnisation de 18 à 15 mois pour les moins de 57 ans et d’augmenter les critères d’éligibilité.

Réactions politiques et syndicales

Ce nouveau report est perçu comme un geste de bonne volonté de la part de l’exécutif pour faciliter les discussions avec les représentants du NFP. Olivier Faure, chef de file du Parti Socialiste, avait salué la suspension initiale de la réforme tout en soulignant la nécessité de continuer à s’opposer à ce qu’il considère comme une réforme « injuste ».

Les syndicats, farouchement opposés à la réforme, ont réitéré leurs demandes de retrait définitif. Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT, avait dénoncé « un chantage » à quelques jours du second tour des élections législatives, exigeant l’abandon total de la réforme.

Opposition du patronat

Du côté patronal, Eric Chevée, vice-président de la CPME en charge des Affaires sociales, a appelé à une refonte complète du système d’assurance-chômage. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a également souligné la nécessité de cette réforme pour atteindre l’objectif du plein emploi, essentiel selon lui pour la réindustrialisation et le maintien de la France en tant que puissance économique.

Alice Leroy

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