Une nouvelle loi sur l’immigration est prévue pour 2025, a annoncé ce dimanche Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, lors de son intervention sur BFMTV. Ce texte, qui sera présenté au Parlement au début de l’année, comprendra des mesures visant à prolonger la durée de rétention administrative des étrangers en situation irrégulière jugés dangereux. Actuellement limitée à 90 jours, cette durée pourrait être étendue jusqu’à 210 jours.
Cette initiative fait suite à plusieurs événements récents, dont le meurtre d’une étudiante à Paris, qui a relancé le débat sur la gestion des étrangers clandestins considérés comme une menace. La proposition avait déjà été soutenue fin septembre par le groupe Droite républicaine de Laurent Wauquiez et par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, connu pour ses positions conservatrices sur les questions de sécurité.
Une réponse aux défis sécuritaires
Maud Bregeon a souligné la nécessité de ne « se fixer aucun tabou » en matière de protection des citoyens français, justifiant ainsi l’extension des mesures de rétention pour les migrants clandestins dangereux. Cette nouvelle loi fait suite à celle promulguée en janvier 2024, après des débats houleux et des compromis au Parlement. Cette dernière avait été adoptée avec l’abstention des députés du Rassemblement national (RN), mais plusieurs dispositions proposées par Les Républicains avaient été rejetées par le Conseil constitutionnel.
Concernant les discussions parlementaires à venir, Maud Bregeon a précisé que le gouvernement n’allait pas « chercher le soutien du Rassemblement national », bien que le parti de Marine Le Pen ait exprimé sa volonté de voir une nouvelle législation sur l’immigration. Ce refus de collaboration avec le RN intervient alors que ce dernier a fait de l’absence d’un tel projet une « ligne rouge » pouvant entraîner une censure du gouvernement.
Du côté de l’opposition, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a critiqué l’initiative, estimant que la nouvelle loi était un « gage à l’extrême droite » de la part du gouvernement. Les débats promettent donc d’être tout aussi tendus que ceux entourant la précédente réforme de Gérald Darmanin.
En résumé, ce nouveau projet de loi sur l’immigration sera l’une des premières priorités législatives du gouvernement pour 2025, visant à renforcer les mesures sécuritaires liées aux étrangers en situation irrégulière, tout en tentant de naviguer entre les tensions politiques au sein du Parlement.