Deux semaines après la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, le nouveau gouvernement a officiellement vu le jour ce samedi. Cependant, Barnier fait déjà face à une impopularité marquée. Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche (JDD), 55 % des Français se disent mécontents de sa nomination, un niveau d’insatisfaction rare pour un chef du gouvernement avant même la prise de mesures significatives. Cette impopularité s’explique moins par la personnalité de Barnier que par les circonstances entourant sa désignation, conséquence directe de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron.
Bien qu’il bénéficie d’une solide réputation d’homme expérimenté, humble et sérieux, Barnier incarne malgré lui le « produit » de cette dissolution impopulaire, perçue comme un facteur d’instabilité politique. Cette décision a profondément affecté l’image du président, dont la cote de popularité est tombée à 25 %, avec un taux de mécontentement de 75 %. Même parmi ses soutiens du premier tour, une partie de l’électorat de Macron se montre désillusionnée, critiquant son « ego disproportionné » et un « fiasco » politique ayant rendu la France ingouvernable.
Barnier, malgré son expérience et sa personnalité rassurante, symbolise pour de nombreuses oppositions, notamment celles du Nouveau Front populaire, le « déni de démocratie » qui a suivi cette dissolution. Les critiques se concentrent davantage sur Emmanuel Macron, accusé de plonger le pays dans le chaos, que sur le Premier ministre lui-même.
Cependant, Barnier conserve un soutien significatif au sein du « bloc central » : 74 % des électeurs de Macron et 85 % de ceux de Valérie Pécresse approuvent sa nomination. Ce soutien constituera un atout pour le Premier ministre, alors qu’il tente de naviguer dans une période politique chaotique, marquée par des attentes élevées et une situation incertaine.