La cour administrative d’appel de Paris a été saisie mercredi par l’avocat d’Adrien Guihal, un vétéran du djihad français, afin d’exiger son rapatriement. Détenu en Syrie par les forces kurdes depuis 2018, il est visé par un mandat d’arrêt international pour son rôle dans les attentats de Nice et de Magnanville en 2016. Sa mère, à l’origine de cette démarche judiciaire, espère contraindre l’État français à organiser son retour afin qu’il soit jugé en France.
Jusqu’à présent, Paris s’est limité au rapatriement d’enfants et de femmes, tout en refusant d’extrader les hommes impliqués dans le djihad, considérant qu’ils doivent être jugés sur place. Une position critiquée par la Cour européenne des droits de l’Homme, qui a condamné la France pour son manque de transparence sur cette politique.
L’avocat d’Adrien Guihal invoque des conditions de détention précaires et un « risque pour la sécurité nationale », estimant que laisser ces prisonniers en Syrie pourrait conduire à leur libération ou leur récupération par Daech. Il plaide pour une judiciarisation en France, soulignant que leur détention actuelle échappe à tout cadre légal.
Si la cour administrative d’appel donne raison à la famille de Guihal, la France pourrait être confrontée à un dilemme politique et diplomatique : se conformer à une décision de justice ou ignorer l’injonction et maintenir sa position. Cette affaire pourrait ainsi constituer un précédent pour les dizaines de djihadistes français encore détenus en Syrie.
La décision est attendue dans les prochaines semaines et pourrait relancer le débat sur la gestion des Français ayant rejoint les rangs de l’État islamique.