Un rapport du cabinet Egaé, commandé par Emmaüs et à paraître dans l’émission Envoyé spécial du 16 janvier, indique que neuf nouveaux témoignages de violences sexuelles impliquent l’abbé Pierre entre les années 1960 et 2000. Ces accusations s’ajoutent aux 24 déjà signalées dans deux rapports précédents, portant à 33 le nombre total d’accusations corroborées contre l’homme d’Église, figure historique de la lutte contre la pauvreté.
Parmi les nouveaux témoignages, Danièle, 73 ans, relate des attouchements et des agressions sexuelles répétées lors d’une mission humanitaire au Bangladesh en 1972. Un autre cas décrit un viol sur un garçon mineur, bien que les détails restent limités à la demande de la victime. Une femme, proche de l’abbé Pierre, évoque également des abus incestueux survenus dans les années 1990.
Les enquêtes menées par Egaé confirment des mécanismes d’emprise et de mise sous silence des victimes, qui se disent souvent ignorées ou menacées après avoir parlé des faits à leur entourage. Les investigations croisent témoignages et archives pour étayer ces récits.
Face à ces révélations, Emmaüs a réagi en présentant ses excuses et en annonçant des initiatives, dont une commission indépendante pour analyser les dysfonctionnements. La Conférence des évêques de France a également décidé d’ouvrir ses archives.
Un dispositif de recueil de témoignages reste actif jusqu’au 31 janvier via email ([email protected]) et téléphone (01 89 96 01 53).
Ces révélations ne représenteraient qu’une partie des comportements reprochés à l’abbé Pierre, selon Caroline De Haas, cofondatrice d’Egaé. Elle souligne l’ampleur des violences et appelle à une réflexion profonde sur les mécanismes ayant permis de telles dérives pendant plusieurs décennies.
L’émission Envoyé spécial consacrera un reportage complet à ce nouveau scandale le 16 janvier à 21h sur France 2.