Le « contrôle coercitif », au cœur de l’affaire opposant Nekfeu et son ex-femme

Entrevue 1

Depuis plusieurs mois, l’affaire judiciaire opposant le rappeur Nekfeu et son ex-femme secoue l’opinion publique. Au-delà du conflit autour de la garde de leur enfant, les deux anciens conjoints s’accusent mutuellement de « contrôle coercitif », une notion encore méconnue en France mais désormais au centre du débat juridique. Ce terme, qui désigne une forme de violence conjugale insidieuse et progressive, est au cœur d’un projet de loi récemment adopté en première lecture par l’Assemblée nationale. Il décrit un ensemble de comportements de domination psychologique qui, pris isolément, peuvent sembler anodins, mais qui, combinés, créent un climat de peur et de privation de liberté pour la victime.

Dans une enquête du Monde, l’ex-compagne de Nekfeu décrit une relation marquée par une emprise totale, évoquant un contrôle sur son apparence, ses fréquentations et son travail, ainsi que des violences physiques et sexuelles. Elle parle d’un état de dépossession et d’isolement, renforcé par la position de pouvoir de son ex-mari. De son côté, Nekfeu rejette ces accusations et affirme avoir lui-même subi cette forme de violence. Il explique que son ex-femme l’a éloigné de ses proches et que cette relation destructrice a profondément affecté sa carrière artistique. Leurs versions contradictoires s’entrechoquent dans un contexte où la justice peine encore à caractériser précisément ce type de violences.

Cette affaire illustre la complexité du contrôle coercitif et la difficulté de le prouver juridiquement. Alors que la loi en cours d’adoption prévoit de punir ces agissements de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende, les débats restent vifs sur la définition et l’application de ce concept. Le procès de Dina B. pour non-représentation d’enfant, prévu ce mercredi 29 janvier, s’inscrit dans cette lutte judiciaire où chacun tente de faire valoir sa vérité. Au-delà des accusations et des contre-accusations, cette affaire met en lumière l’urgence de mieux identifier et sanctionner ces violences invisibles qui, bien souvent, précèdent ou accompagnent les violences physiques.

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