Le Conseil d’État a tranché ce mardi en rejetant la demande d’Abdourahmane Ridouane, imam de la mosquée Al Farouk à Pessac, qui contestait l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) émise à son encontre par le ministère de l’Intérieur. La plus haute juridiction administrative a estimé que l’imam de nationalité nigérienne, accusé de tenir des propos incitant à la haine et de glorifier le terrorisme, représentait une menace pour l’ordre public.
Abdourahmane Ridouane, influent dans la communauté musulmane locale, est notamment soupçonné de promouvoir une idéologie salafiste hostile aux valeurs de la République. Des propos antisémites et des éloges envers des groupes terroristes comme le Hamas, partagés sur les réseaux sociaux, ont motivé la décision du ministère de l’Intérieur d’ordonner son expulsion en août dernier. L’imam, qui réside en France depuis 1991, avait alors entamé une bataille judiciaire pour annuler cette mesure, mais en vain.
Le Conseil d’État a jugé que ses actions dépassaient de simples prises de position politiques et constituaient une apologie explicite du terrorisme. Ridouane avait également avancé des raisons de santé et des attaches en France pour s’opposer à son expulsion. Toutefois, la juridiction a estimé que son traitement médical est disponible au Niger et que ses liens familiaux en France n’étaient pas suffisamment stables pour justifier son maintien sur le territoire.
En raison de son influence jugée dangereuse et de ses prises de position extrémistes, l’imam de Pessac sera donc renvoyé vers le Niger dans les prochains jours, mettant fin à un long bras de fer judiciaire.