Le collectif Némésis mobilise 2000 personnes à Paris en hommage à Philippine
Le rassemblement en hommage à Philippine, ce dimanche 29 septembre 2024 sur la place Denfert-Rochereau à Paris, a été un véritable succès et un moment de communion intense. Sous un ciel d’automne, plus de 2000 personnes se sont réunies pour rendre hommage à Philippine, une jeune femme de 19 ans dont la vie a été tragiquement arrachée par un homme sous OQTF. Organisé par le collectif féministe Némésis, présidé par Alice Cordier, et soutenu par Claire Geronimi, elle-même victime d’une agression, ce rassemblement a permis de célébrer la mémoire de Philippine tout en dénonçant les défaillances qui ont permis une telle tragédie. La foule a exprimé son soutien indéfectible aux familles de victimes et a réclamé justice, réaffirmant la nécessité de protéger toutes les femmes de France. Cet événement a montré une solidarité profonde et sincère qui a transcendé toutes les attentes, témoignant d’une véritable volonté de changement face aux injustices qui ont coûté la vie à Philippine.
Dès 15 heures, la place s’est emplie de centaines de manifestants venus exprimer leur tristesse, leur colère, mais surtout leur espoir de changement. Des familles de victimes se sont succédées à la tribune, racontant des histoires poignantes et bouleversantes de vies brisées. Les récits, comme celui de Christine, dont la belle-sœur a été sauvagement assassinée, ou de Catherine, qui a perdu sa fille Marion, ont ému aux larmes la foule recueillie, illustrant la tragédie des féminicides et des agressions commises par des personnes sous obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Alice Cordier, au centre de la scène, a exprimé avec force et conviction un message qui a résonné avec tous les participants : « Ce n’est pas la dernière manifestation. Nous ne nous tairons plus. Nos dirigeants doivent prendre la mesure de notre détermination : la lutte pour la sécurité des femmes est une lutte contre l’injustice. » Ces paroles ont trouvé un écho immédiat, et la place s’est animée des chants réclamant « Justice pour Philippine », rappelant que la volonté de protéger les femmes et de renforcer la justice ne pouvait être ignorée.
Ce rassemblement n’était pas un simple cri de protestation. C’était un hommage digne et solennel, où la colère s’est exprimée par des mots mesurés mais puissants. La manifestation s’est déroulée sans le moindre débordement ni perturbation. C’était une démonstration exemplaire de civisme et de détermination. Un rassemblement paisible mais profondément révolté, réclamant avec dignité des actions concrètes pour prévenir ces drames à l’avenir.
Claire Geronimi a rappelé, la voix emplie d’émotion, que la violence qui l’a touchée n’était pas isolée : « Philippine a été tuée dans un endroit où il fait habituellement bon vivre, tout comme moi lorsque je me suis fait agresser. Ça me prend aux tripes. » Ses mots ont touché chaque personne présente, soulignant l’universalité de cette lutte, une lutte qui dépasse les frontières des quartiers ou des villes, touchant à la sécurité de chaque femme, partout en France.
Les témoignages, souvent difficiles à entendre, comme celui de Marius, qui a dû lui-même nettoyer la mare de sang où gisait sa grand-mère, ont révélé les failles inquiétantes des institutions françaises et la manière cruelle dont les familles de victimes sont traitées. Ces récits sont venus rappeler à tous qu’il ne s’agissait pas uniquement de dénoncer des agresseurs, mais de pointer du doigt un système défaillant qui laisse des familles dans une douleur indicible et une solitude injustifiable.
Ce grand rassemblement à Paris s’inscrit dans un mouvement plus vaste qui a pris place dans plusieurs villes de France, avec une dizaine de manifestations organisées tout le week-end. Partout, des milliers de personnes se sont réunies pour rendre hommage à Philippine, mais aussi pour dénoncer l’inaction des autorités. « Où sont les Parisiennes ? On devrait être des milliers de femmes ici aujourd’hui », s’est exclamée Cécile, résumant le sentiment général que le combat pour la justice des femmes mérite une mobilisation beaucoup plus large et un soutien sans faille.
Le message qui ressort de cette journée est clair : les voix qui se sont levées ce dimanche ne s’éteindront pas. Le collectif Némésis, ainsi que toutes les familles présentes, ont exprimé leur détermination à continuer la lutte. Ce rassemblement n’est que le début, une prise de conscience collective de l’urgence à agir. « Nous ne nous tairons plus », a martelé Alice Cordier, et ces mots sont désormais gravés dans les esprits de ceux qui étaient présents. Les voix pour la justice de Philippine, pour la sécurité de toutes les femmes, ne seront plus ignorées.