Le Clézio : « La langue française appartient à tous ceux qui la parlent »

16 octobre, 2024 / Alice Leroy

Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature en 2008, a rappelé lors des Rendez-vous de l’Histoire à Blois, dans un entretien à l’AFP, que la langue française ne se limite pas aux seuls Français, mais appartient à tous ceux qui la parlent à travers le monde. Selon lui, la vitalité de cette langue repose sur l’apport de nouvelles voix et expériences. « Si la langue française survit, ce sera grâce à ce sang nouveau », a-t-il affirmé en évoquant des auteurs francophones comme Kamel Daoud et Gaël Faye, qui enrichissent la littérature française de leurs perspectives variées.

L’écrivain, invité à Blois pour la présentation du livre de Jean Meyer consacré à Louis Riel, a souligné l’importance de ce personnage historique, fondateur du Manitoba au Canada et défenseur des droits des Métis. Pour Le Clézio, l’histoire de Riel, exécuté en 1885, illustre un malentendu tragique qui résonne encore aujourd’hui. « Nous vivons une époque de tensions, entre croyances religieuses et espoirs d’une cohabitation pacifique. Louis Riel pensait que la force de l’esprit surpassait celle des armes », a-t-il ajouté.

Enfin, il a salué l’attribution du prix Nobel 2024 à l’écrivaine sud-coréenne Han Kang, un hommage qu’il estime attendu depuis longtemps. Le Clézio a souligné la modernité de son œuvre, qui aborde les défis contemporains des jeunes Coréens, en particulier les femmes, dans une société en pleine mutation. « Elle capture l’essence de Séoul, une des villes les plus modernes du monde, et les difficultés d’y vivre pour les jeunes générations », a-t-il conclu.