Le chef du Hamas au Liban abattu lors d’une frappe israélienne

30 septembre, 2024 / Entrevue

Ce lundi, le mouvement islamiste palestinien Hamas a confirmé que son chef au Liban, Fatah Charif Abou al-Amine, a été tué dans une frappe aérienne israélienne dans le sud du pays. Cet assaut, mené dans le camp de réfugiés palestiniens d’al-Bass, près de la ville de Tyr, a également coûté la vie à son épouse, son fils et sa fille. Le Hamas a dénoncé cet acte comme un « assassinat terroriste et criminel ».

L’armée israélienne, intensifiant ses raids contre le Hezbollah au Liban, a ciblé plusieurs responsables du Hamas depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza. Cette dernière frappe s’inscrit dans une série d’opérations menées depuis le 23 septembre, alors qu’Israël justifie ces attaques par la nécessité de permettre le retour des habitants du nord du pays, déplacés par les affrontements avec le Hezbollah.

Première frappe sur un camp de réfugiés à al-Bass

L’agence nationale de presse libanaise ANI a signalé que cette frappe est la première du genre à cibler le camp de réfugiés d’al-Bass. Auparavant, Israël avait déjà frappé le coeur de Beyrouth, tuant trois membres du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP). Ce groupe palestinien laïc soutient le Hezbollah dans ses opérations contre Israël.

La situation au Liban est particulièrement tendue depuis le déclenchement des hostilités entre le Hamas et Israël en octobre 2023. Les bombardements israéliens ont provoqué de lourdes pertes humaines au Liban, avec plus de 1 000 morts et 6 000 blessés au cours des deux dernières semaines, selon le ministère libanais de la Santé. Ces frappes, qui visent principalement les factions palestiniennes et leurs alliés, accentuent la pression sur un pays déjà fragilisé par une crise politique et économique.

Israël cible les chefs du Hamas au Liban

Ce n’est pas la première fois qu’Israël frappe des dirigeants du Hamas sur le territoire libanais. En janvier 2024, le numéro deux du mouvement, Saleh al-Arouri, avait été tué près de Beyrouth dans une frappe attribuée à l’armée israélienne. En août, un autre responsable du Hamas, Samer al-Hajj, a été tué dans une frappe israélienne visant un véhicule à Saïda, dans le sud du Liban. Cette escalade montre la volonté d’Israël de poursuivre sa stratégie de neutralisation des hauts dirigeants du Hamas, même au-delà de ses frontières, alors que le conflit continue de s’intensifier.

Les camps de réfugiés palestiniens au Liban sont souvent des zones où le gouvernement libanais a peu d’influence, la sécurité étant assurée par les factions palestiniennes elles-mêmes. Selon les estimations de l’ONU, environ 250 000 réfugiés palestiniens et leurs descendants vivent toujours au Liban, après avoir fui leurs terres à la création d’Israël en 1948.

Alors que les tensions continuent de croître, le Liban reste une scène clé dans le conflit israélo-palestinien, avec des répercussions directes sur les populations civiles.