Le chant de marin a été officiellement inscrit à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel de la France, une reconnaissance significative pour cette tradition populaire profondément ancrée dans le patrimoine maritime français. Ce projet, initié en 2018 par Michel Colleu, cofondateur de la revue Le Chasse-Marée, a mobilisé des chanteurs, groupes et passionnés pour préserver et promouvoir cette pratique musicale historique. Les chants de marin, témoins de la vie des marins et de la culture maritime, sont particulièrement vivants en Bretagne, mais également en Normandie, Vendée et d’autres régions littorales.
Le chant de marin est une forme d’expression unique, marquée par une diversité géographique, linguistique et thématique. Les marins chantent en français, mais aussi en breton, corse, flamand et catalan, relatant des histoires de métiers maritimes, d’aventures en mer et de l’évolution des pratiques maritimes, de la voile de travail à la plaisance. Cette tradition musicale continue d’évoluer grâce à de nouvelles compositions et est régulièrement célébrée lors de festivals maritimes et de fêtes locales. Cependant, le défi majeur reste aujourd’hui la transmission aux jeunes générations, un enjeu crucial pour la survie de cette tradition.
La reconnaissance du chant de marin au niveau national souligne l’importance de sa préservation. Des groupes comme “Mouez Port-Rhu”, fondé lors des fêtes maritimes de Brest et Douarnenez, se mobilisent pour perpétuer cette tradition. Cependant, le manque de jeunes chanteurs pose des questions sur l’avenir de ce patrimoine vivant. Pour Michel Colleu et les acteurs du mouvement, il s’agit désormais de renforcer les efforts pour attirer de nouvelles générations et ainsi assurer la pérennité de ce patrimoine musical.