Le chancelier Olaf Scholz appelle à un front commun contre l’extrême droite en Allemagne

Entrevue 1

Après des victoires électorales historiques de l’extrême droite en Thuringe et en Saxe, le chancelier allemand Olaf Scholz a lancé un appel urgent aux partis démocratiques pour exclure l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) de toute coalition gouvernementale. Cette réaction fait suite à des élections régionales marquées par des résultats spectaculaires pour l’AfD, qui a remporté 32,8 % des voix en Thuringe, une première depuis l’après-guerre pour un parti d’extrême droite en Allemagne.

Olaf Scholz, chef des sociaux-démocrates, a exprimé sa profonde inquiétude sur les réseaux sociaux, qualifiant ces résultats de « amers » et affirmant que « l’AfD nuit à l’Allemagne ». Il a souligné les dangers que ce parti pose à la société allemande, accusant l’AfD de fragiliser l’économie, de diviser la population, et de ternir la réputation internationale du pays. Face à ce « séisme politique », Scholz appelle à la formation de « gouvernements stables sans l’extrême droite » dans ces régions, où la coalition gouvernementale semble menacée.

La situation est d’autant plus préoccupante que l’AfD pourrait disposer d’une minorité de blocage en Thuringe, où elle aurait le pouvoir d’empêcher la nomination de juges, une perspective alarmante pour de nombreux citoyens. Cette montée en puissance de l’extrême droite reflète un mécontentement croissant au sein de l’opinion publique, exacerbé par des facteurs comme l’inflation et la transition écologique initiée par le gouvernement actuel.

Outre l’AfD, un autre parti anti-immigration, le BSW, a également réalisé une percée significative lors de ces élections, renforçant encore la fragmentation du paysage politique allemand. Ce nouveau parti, fondé par Sahra Wagenknecht, allie des politiques économiques de gauche à un conservatisme marqué sur des questions sociétales, comme l’immigration et l’environnement.

Ces résultats électoraux constituent un sérieux revers pour la coalition au pouvoir, qui avait déjà subi des défaites lors des élections européennes de juin. Le SPD, parti de Scholz, a enregistré son pire résultat en Thuringe avec seulement 6,1 % des voix. Cette déroute laisse présager des défis majeurs pour la coalition dans les mois à venir, alors que les élections régionales de septembre 2025 approchent.

Les tensions autour de l’immigration se sont encore intensifiées après un attentat survenu fin août, relançant un débat déjà vif dans le pays. La coalition gouvernementale, affaiblie par des divisions internes et une impopularité croissante, doit maintenant trouver des solutions pour contrer la montée de l’extrême droite, tout en répondant aux préoccupations des citoyens sur des questions économiques et sécuritaires cruciales.

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