Le 15 décembre prochain, le pape François se rendra en Corse, marquant une première historique pour un souverain pontife sur l’Île de Beauté. Ce déplacement, confirmé par le cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio, s’inscrit dans le cadre d’un colloque sur la piété populaire organisé par l’évêché. Une opportunité qui réjouit les fidèles et promet de marquer durablement la vie spirituelle de la région.
Un programme riche en symboles
Le pape arrivera à l’aéroport Napoléon Bonaparte d’Ajaccio à 9h, avant de se diriger en papamobile vers le Baptistère Saint-Jean. Ce site historique, découvert lors de fouilles en 2005, témoigne des premières racines chrétiennes en Corse. Le Saint-Père y bénira ce lieu chargé d’histoire, situé dans un quartier populaire de la ville. Cette initiative, saluée par les organisateurs, reflète l’attention particulière du pape pour les périphéries et les traditions locales.
Après cette visite, le programme se poursuivra par un discours au Palais des Congrès, en présence d’évêques venus d’Espagne, de Sardaigne, de Sicile, du sud de la France, ainsi que de juristes. L’après-midi, une messe en plein air, ouverte à près de 10 000 fidèles sur invitation, se tiendra au Théâtre de Verdure du Casone. Plusieurs milliers d’autres participants suivront l’événement depuis une fan zone équipée d’écrans géants sur la place Miot.
Depuis plusieurs jours, une délégation vaticane de quinze personnes, dirigée par le nonce apostolique Mgr Celestino Migliore et encadrée par les forces de sécurité françaises (RAID et GIGN), travaille à finaliser les préparatifs. Sous la supervision de Gianluca Gauzzi Brocoletti, chef de la gendarmerie vaticane surnommé « Il Commandante », des ajustements de dernière minute ont été apportés pour garantir à la fois la sécurité et la proximité avec les fidèles, à laquelle le pape François tient particulièrement.
Ainsi, le Saint-Père entrera au Théâtre de Verdure par la grande porte, en contact direct avec les fidèles, une décision qui a nécessité des ajustements importants des dispositifs de sécurité.
Pourquoi la Corse et pas Paris ?
La visite du pape en Corse contraste avec son absence annoncée à l’inauguration de Notre-Dame de Paris, prévue les 7 et 8 décembre. Le choix du Saint-Père s’explique par sa sensibilité aux traditions populaires et son désir de se rapprocher des communautés locales. « Le pape François est un homme libre, insensible aux pressions mondaines et politiques », a rappelé le cardinal Bustillo. L’Île de Beauté, avec ses traditions enracinées, semble avoir séduit le pontife argentin, fervent défenseur des identités locales.
Le président Emmanuel Macron pourrait accueillir le pape François à Ajaccio, bien qu’aucune confirmation officielle n’ait encore été donnée. Selon les sources, les échanges entre le Vatican et l’Élysée se poursuivent pour ajuster les protocoles.
L’événement, qui rassemblera près de 120 000 personnes à Ajaccio, mobilise étroitement la Ville, la Préfecture, et l’Évêché. « Malgré quelques tensions initiales liées à la préférence du pape pour Ajaccio plutôt que Paris, la collaboration entre les différents acteurs s’est déroulée dans un esprit de respect et d’efficacité », a assuré Jérôme Filippini, préfet de Corse.
Un moment historique pour l’Église en Corse
Cette visite, unique en son genre, témoigne de l’importance accordée par le pape François aux territoires périphériques et aux communautés enracinées dans leurs traditions. Le cardinal Bustillo, qui décrit cet événement comme une « lourde responsabilité », espère qu’il renforcera la foi et la cohésion des fidèles corses.
Le 15 décembre, tous les regards seront tournés vers Ajaccio pour une journée qui marquera l’histoire religieuse et culturelle de la Corse.