Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé à Téhéran mardi pour des entretiens avec son homologue iranien Abbas Araghchi concernant « les développements régionaux et internationaux majeurs ». Cette visite d’une journée intervient alors que des questions se posent à Téhéran sur l’impact d’un rapprochement entre Moscou et Washington sur les relations bilatérales.
Le porte-parole du ministère iranien, Ismail Baghai, a indiqué dans un communiqué que « cette visite s’inscrit dans le cadre des consultations continues entre l’Iran et la Russie sur les relations bilatérales ainsi que sur les enjeux régionaux et internationaux », selon l’Agence France-Presse.
L’ambassadeur iranien à Moscou, Kazem Jalali, a précisé que Lavrov passerait la journée en Iran et discuterait avec Abbas Araghchi de sujets bilatéraux, régionaux et internationaux.
L’agence Tasnim , liée aux Gardiens de la révolution, a rapporté samedi que Lavrov se rendrait en Iran mardi pour échanger avec son homologue iranien sur les derniers développements concernant le dossier syrien.
Moscou et Téhéran étaient les principaux alliés du président syrien déchu Bachar al-Assad.
L’agence iranienne officielle ISNA a ajouté que Lavrov visiterait la Turquie en début de semaine avant de se rendre à Téhéran.
Lavrov avait précédemment visité l’Iran en octobre 2023 pour participer à une réunion sur la recherche d’une solution aux tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Téhéran et Moscou soutenaient tous deux le président syrien déchu Bachar al-Assad, et les deux pays sont sous de lourdes sanctions occidentales. L’Occident a intensifié ses sanctions contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine en 2022 et a imposé de nouvelles sanctions à Téhéran, l’accusant de fournir des drones et des missiles à Moscou pour sa guerre, ce que l’Iran a démenti.
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue iranien Masoud Bezhikian ont signé le mois dernier un accord de partenariat stratégique de 20 ans pour renforcer la coopération dans des domaines comme la défense, la sécurité et l’économie.
La visite de Lavrov en Iran intervient une semaine après des discussions avec son homologue américain Marco Rubio en Arabie saoudite sur une issue possible à la guerre en Ukraine.
L’Iran redoute qu’une amélioration des relations entre la Russie et les États-Unis n’affecte la coopération stratégique entre Moscou et Téhéran.
Des diplomates russes, y compris le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, et le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov, ont affirmé que les relations stratégiques entre la Russie et l’Iran ne seraient pas affectées par un éventuel rapprochement entre Moscou et Washington.
Peskov a répondu aux préoccupations exprimées par l’agence de presse iranienne IRNA concernant l’impact d’un rapprochement entre le président américain Donald Trump et Vladimir Poutine. IRNA a rapporté que Peskov avait déclaré que la coopération entre Moscou et Téhéran n’était pas liée à l’évolution des relations russo-américaines.
La conversation téléphonique entre Trump et Poutine a porté sur le programme nucléaire iranien, a déclaré le Kremlin. Peskov a précisé : « Le programme nucléaire iranien a déjà été abordé lors de la conversation téléphonique entre les présidents de la Russie et des États-Unis, mais ce n’était pas le sujet principal. La question centrale était la révision globale des relations russo-américaines. »
De son côté, Oulianov a nié toute influence des relations russo-américaines sur celles entre Téhéran et Moscou. Sur la plateforme « X », il a déclaré : « Il est évident pour moi que nos relations avec l’Iran ne seront pas influencées par nos relations avec les États-Unis. »
