Depuis son retour en force à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine (DR, ex-LR), a su s’imposer comme un habile négociateur. À la tête de 47 députés, dont six apparentés, Wauquiez a réussi à obtenir deux vice-présidences et une questure grâce à sa stratégie de rassemblement et de négociation.
Un groupe hétéroclite mais uni
Le 19 juillet, Laurent Wauquiez a immortalisé sur les marches de l’Assemblée nationale un selfie avec son groupe, composé de diverses tendances de la droite : des élus autrefois tentés par un rapprochement avec Emmanuel Macron et des anti-macronistes affirmés. À l’exception notable de l’ancien président Olivier Marleix, tous affichent un sourire uni derrière leur nouveau leader. Seuls trois députés sortants, Aurélien Pradié, Raphaël Schellenberger et Stéphane Viry, ont choisi de ne pas rejoindre Wauquiez, critiquant une perte d’indépendance sous sa direction.
Caporaliste ou stratège pragmatique ?
Laurent Wauquiez traîne depuis longtemps l’étiquette de caporaliste. Ses premières déclarations contre toute coalition avec les macronistes ont inquiété certains élus de droite. Cependant, face à la pression de son groupe, il a évolué. Le 10 juillet, il a proposé un « pacte législatif » en collaboration avec les sénateurs LR, sans participation gouvernementale, pour maintenir la cohésion de son groupe.
La montée en puissance de la jeune génération
Lors d’une réunion avec ses députés, Wauquiez a affirmé son désir de « faire balle neuve » et de promouvoir la jeune génération, à l’image de Nicolas Sarkozy. Des députés comme Antoine Vermorel-Marques, Justine Gruet et Ian Boucard ont été nommés vice-présidents du groupe, tandis que Vincent Jeanbrun et Yannick Neuder ont obtenu des rôles clés.
Une négociation serrée
Wauquiez a su monnayer son soutien à Yaël Braun-Pivet pour obtenir des positions influentes. Gabriel Attal, ministre en charge des relations avec le Parlement, a été un interlocuteur clé dans ces négociations. Ce pragmatisme a rassuré les troupes, qui saluent la méthode inclusive de Wauquiez. Il consulte, prend des notes, et respecte la liberté de vote, tout en demandant une unité de façade dans les médias.
Vers une opposition constructive
Laurent Wauquiez a clairement affirmé que son groupe serait un opposant ferme mais responsable, refusant de céder à l’extrême gauche. Toutefois, cette position intermédiaire pourrait se fragiliser si un gouvernement plus politique, éventuellement dirigé par un membre de LR, venait à voir le jour. Pour l’instant, la stratégie de Wauquiez tient bon, mais les défis restent nombreux pour maintenir l’unité et l’efficacité de son groupe.