Laurent Wauquiez, figure autoproclamée de l’anti-ciottisme au sein de LR, marque sa rentrée politique le 25 août par son ascension traditionnelle du mont Mézenc. Cet événement, bien plus qu’une simple randonnée, symbolise sa détermination à incarner une alternative politique solide et claire pour son camp. Après avoir repris son rôle de député, l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes se positionne en leader, prêt à affronter les défis d’une droite en quête de renouvellement.
Une prise de position stratégique
L’urgence de la situation politique, précipitée par la dissolution surprise d’Emmanuel Macron, a poussé Wauquiez à agir. Face à une droite divisée par l’alliance controversée entre Les Républicains et le Rassemblement National, il a rassemblé les députés autour d’un nouveau groupe, la Droite républicaine, et s’est lancé dans une bataille juridique contre Éric Ciotti, leader contesté des LR. Pour Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, Wauquiez représente l’incarnation nécessaire pour redonner vie à la droite : « Il a fait un sans-faute depuis son entrée en scène », affirme-t-il, voyant en lui un potentiel de rassemblement face à la radicalisation des extrêmes.
Vers une refondation de la droite
Au sein des Républicains, nombreux sont ceux qui voient en Wauquiez la figure capable de reprendre les rênes du parti. Une refondation est réclamée, que ce soit sur les bases actuelles ou par la création d’un nouveau mouvement. Un élu commente avec optimisme : « Laurent a peut-être changé le nom du groupe par anticipation. Mais l’important est de faire émerger une espérance nouvelle ». La droite doit désormais tourner la page des présidences passées pour se réinventer, un défi que Wauquiez semble prêt à relever sans faillir.
Une nouvelle vision politique
Pour les partisans de Wauquiez, il s’agit de dépasser les simples considérations logistiques pour bâtir un projet politique renouvelé, en gardant en ligne de mire l’échéance présidentielle de 2027. Avec la fin de la « macronie » en vue, ils estiment que le moment est propice pour faire émerger une droite indépendante et audible. La prise de tête d’un groupe à l’Assemblée constitue une première étape réussie. Wauquiez a ainsi évité la fragmentation fatale des LR, tout en démontrant sa capacité à écouter et à rassembler autour du « pacte législatif d’urgence ».
Critiques et résistance
Cependant, la route de Laurent Wauquiez n’est pas exempte de critiques. Éric Ciotti, ancien allié devenu adversaire, l’accuse de manœuvres insincères et de s’être fondu dans le macronisme. Pour Ciotti, s’associer au macronisme pourrait coûter cher en 2027, une année électorale cruciale. Néanmoins, Wauquiez continue de minimiser ces critiques, se concentrant sur les enjeux nationaux et la consolidation de son mouvement.
Un travail de reconstruction
Dans ce long processus de reconstruction, Wauquiez aspire à s’appuyer sur les forces parlementaires, mêlant l’énergie des députés à l’expertise des sénateurs. Cette stratégie vise à créer une harmonie entre les différentes branches de la droite, loin des tensions passées, notamment celles observées lors de la réforme des retraites. La rentrée parlementaire prévue en Savoie, du 11 au 13 septembre, sera l’occasion de démontrer cette unité retrouvée et de poser les jalons d’un futur ambitieux pour la droite française.