Laurent Saint-Martin ne s’oppose pas à la vente d’actifs publics pour éponger la dette

21 octobre, 2024 / Radouan Kourak

Le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, s’est exprimé dimanche sur la proposition de céder certaines participations de l’État afin de diminuer la dette française. Sur France Inter et France Info, il a indiqué ne pas être « opposé » à cette idée, affirmant qu’il s’agit d’un « débat intéressant », bien qu’il exprime quelques réserves.

Un débat initié par des anciens ministres

Cette proposition a été relancée par les anciens ministres Olivia Grégoire, Gérald Darmanin, ainsi que le député Mathieu Lefèvre, dans une tribune publiée dans La Tribune Dimanche. Ils suggèrent que l’État cède certaines de ses participations dans des entreprises cotées, estimées à environ 180 milliards d’euros. Selon eux, vendre ne serait-ce que 10 % de ces parts pourrait rapporter autant, voire plus, que les hausses d’impôts ou les augmentations des charges sur le travail prévues par le gouvernement.

Bien que Laurent Saint-Martin trouve cette approche digne d’intérêt, il a souligné l’importance d’une évaluation rigoureuse. « Il faut toujours soupeser entre la cession de parts qui permet de rembourser la dette et le manque à gagner en termes de dividendes », a-t-il expliqué. Prenant pour exemple la participation de l’État dans EDF, il a précisé qu’une entreprise publique comme EDF versait des dividendes importants, qui contribuaient à réduire le déficit. « Si demain EDF n’était plus publique, ce dividende ne participerait plus à la réduction de notre déficit », a-t-il ajouté, plaidant pour une analyse au cas par cas des entreprises concernées.

Un budget 2025 sous surveillance

Le ministre a également défendu le budget 2025, qu’il qualifie de « budget d’équilibre », tout en contestant les prévisions de croissance de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Selon lui, la prévision gouvernementale de 1,1 % de croissance est « réaliste », en dépit des risques de ralentissement économique. Enfin, Laurent Saint-Martin a précisé qu’il souhaitait éviter le recours à l’article 49.3 lors de l’examen du projet de loi de finances à l’Assemblée nationale, prévu ce lundi, tout en réaffirmant la nécessité de maîtriser le déficit à 5 % du PIB.

En somme, Laurent Saint-Martin a montré son ouverture à la possibilité de cessions de participations, tout en insistant sur la nécessité de préserver les intérêts financiers de l’État à long terme. Cette approche prudente traduit la complexité de la gestion des finances publiques dans un contexte de réduction du déficit.