Les tensions sont vives au sein de l’Assemblée nationale. Le porte-parole du Rassemblement national (RN), Laurent Jacobelli, a exprimé son mécontentement lundi 22 juillet sur TF1, après que son parti n’ait obtenu aucun poste parmi les six vice-présidences et les trois questeurs de l’Assemblée. Le RN, avec ses 143 députés, se voit ainsi exclu de la haute instance exécutive de l’Assemblée.
Jacobelli a vivement critiqué la stratégie des Républicains (LR), en particulier Laurent Wauquiez, qu’il accuse de monnayer les votes. « Pour Wauquiez et ses partenaires, un bulletin de vote ça se monnaie », a-t-il déclaré. Il a également dénoncé un manque de conviction et de sincérité en politique, soulignant que « la politique doit être basée sur des convictions et des idées ».
Le porte-parole du RN a profité de cette intervention pour peindre un tableau sombre de la situation en France, évoquant une dette de plus de trois mille milliards d’euros, des Jeux Olympiques difficiles à organiser, une immigration massive et une insécurité croissante.
Il a également fustigé ceux qu’il accuse de négocier des postes pour leur intérêt personnel, au détriment des Français. « Leur petite personne les intéresse plus que les 68 autres millions de Français », a-t-il martelé, avant de se déclarer fier de la position du RN, affirmant que « les Français le voient ».
Lors des élections des vice-présidents de l’Assemblée nationale, Xavier Breton (LR), Nadège Abomangoli (LFI), Naïma Moutchou (Horizons) et Clémence Guetté (LFI) ont été élus au premier tour, rejoints ensuite par Roland Lescure (Ensemble pour la République) et Annie Genevard (LR) au second tour. En ce qui concerne les questeurs, Christine Pirès Beaune (Socialistes et apparentés), Brigitte Klinkert (Ensemble pour la République) et Michèle Tabarot (Droite républicaine) ont été désignées.
La semaine précédente, Marine Le Pen et ses alliés avaient déjà été exclus des postes du bureau de l’Assemblée, une décision attribuée à une coalition entre la gauche et la droite. Jacobelli a dénoncé cet accord entre Laurent Wauquiez et Yaël Braun-Pivet comme étant un « pacte contre la démocratie, contre la République ».
Enfin, Laurent Jacobelli a réagi aux propos de Thomas Portes (LFI), qui avait déclaré que les athlètes israéliens n’étaient « pas les bienvenus » aux Jeux de Paris, qualifiant ces déclarations de « purement antisémites ». Il a exprimé son indignation envers La France Insoumise, accusant certains de ses membres de basculer dans l’antisémitisme par conviction ou par électoralisme. « Il va falloir que ces gens répondent devant la justice de leur parole », a-t-il ajouté.
En réponse aux assurances de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, selon lesquelles « la voix du RN sera entendue », Jacobelli a exprimé son scepticisme. « Si elle avait voulu qu’il y ait des vice-présidents et des questeurs du RN, il y en aurait aujourd’hui », a-t-il conclu, accusant Braun-Pivet de préférer vendre ces places à Laurent Wauquiez.