L’assurance vie a connu une performance historique en novembre 2024, avec une collecte nette de 4 milliards d’euros, un niveau inédit depuis juillet 2010. Selon les données publiées le 6 janvier 2025 par la fédération professionnelle France Assureurs, les épargnants ont massivement plébiscité ce placement, confirmant une dynamique positive amorcée depuis plusieurs mois.
Un mois de novembre exceptionnel
Les cotisations, c’est-à-dire les sommes versées sur les contrats d’assurance vie, ont atteint 15,1 milliards d’euros, en hausse de 18% sur un an. Dans le même temps, les prestations (rachats et versements liés à des décès) ont reculé de 11%, s’établissant à 11,0 milliards d’euros. Cette différence entre cotisations et prestations, appelée collecte nette, fait de novembre le meilleur mois enregistré depuis 2006.
Ce résultat s’inscrit dans une série de performances remarquables, avec notamment un mois de septembre qui figure parmi les meilleurs des 15 dernières années et un mois d’octobre record.
Depuis le début de l’année, les titulaires de contrats d’assurance vie ont déposé 28,2 milliards d’euros de plus qu’ils n’en ont retiré. Cette dynamique a porté l’encours total à un niveau record de 1 985 milliards d’euros à fin novembre.
Paul Esmein, directeur général de France Assureurs, a salué « la très belle trajectoire » de l’assurance vie en 2024, marquant ainsi un retour en force de ce placement après une année 2023 moins favorable.
Cette collecte nette cache toutefois des tendances contrastées selon les supports d’investissement. Les unités de compte (UC), plus risquées mais potentiellement plus rémunératrices, affichent une collecte nette positive de 32,5 milliards d’euros depuis janvier. En revanche, les fonds en euros, garantis en capital, ont enregistré une décollecte de 4,3 milliards d’euros sur la même période, malgré un solde positif en février, mars, avril, septembre et novembre.
Un soutien à l’économie réelle
L’assurance vie joue également un rôle clé dans le financement de l’économie réelle, notamment par le biais d’investissements dans les obligations souveraines et les actions d’entreprises. Cependant, les unités de compte, soumises aux aléas des marchés financiers, pâtissent de la faible performance de la zone euro, avec un recul de 2,15% du CAC 40 l’an dernier.
L’année 2025 s’annonce compétitive pour l’assurance vie, avec des premiers taux de rendement annoncés à 3,75% pour Ampli Mutuelle et 3,5% pour Garance, tous deux stables par rapport à 2024. Ces taux, bruts de prélèvements sociaux et fiscaux, pourraient séduire davantage d’épargnants, d’autant que le taux du Livret A, actuellement à 3%, est attendu en baisse « autour de 2,5% » au 1er février, selon le ministre de l’Économie Éric Lombard.
Avec un capital moyen d’environ 100 000 euros par souscripteur, l’assurance vie demeure un des placements préférés des Français. Son rôle clé dans les stratégies d’épargne est d’autant plus renforcé dans un contexte de rendement attractif et de contributions à l’économie réelle.
L’année 2024 restera donc dans les annales comme un millésime exceptionnel pour l’assurance vie, confirmant sa place de choix dans le paysage financier français.