Dans un climat tendu mais déterminé, l’Assemblée nationale a adopté plusieurs mesures-clés du projet de loi porté par Bruno Retailleau pour lutter plus efficacement contre le narcotrafic. Parmi elles, la création d’un « procès-verbal distinct », véritable outil de protection des enquêteurs et des techniques spéciales d’enquête, a été validée par 57 voix contre 31. Cette disposition permettra de ne pas divulguer aux avocats des trafiquants certaines informations sensibles, telles que la date ou le lieu d’installation des dispositifs d’écoute ou de surveillance.
Cette avancée législative vient répondre à un impératif de sécurité nationale. Face à des réseaux de plus en plus organisés et violents, il était temps de mieux protéger ceux qui luttent au quotidien contre le fléau de la drogue. Le « dossier-coffre » constitue un garde-fou indispensable pour préserver les méthodes d’investigation sans mettre en danger agents, informateurs et procédures.
Autre avancée majeure : l’instauration d’un régime carcéral d’isolement pour les trafiquants les plus dangereux. Ces derniers seront désormais placés dans des quartiers de haute sécurité sur décision du garde des Sceaux, avec une durée de détention de deux ans renouvelables. Une mesure forte, attendue de longue date, pour casser la chaîne de commandement entre prison et rue.
Par ailleurs, les députés ont également donné leur feu vert à l’extension du recours à la visioconférence pour les audiences des plus grands criminels, évitant ainsi les risques d’évasion et protégeant les agents pénitentiaires. Une mesure de bon sens face à des individus capables de tout pour échapper à la justice.
Si la levée du chiffrement des messageries n’a pas abouti, ce revers technique n’efface en rien les progrès réalisés. Bruno Retailleau confirment son engagement à mener une guerre sans relâche contre les trafiquants et à doter la France d’armes juridiques à la hauteur du danger.