L’Assemblée nationale dans l’incertitude: vers de nouvelles législatives ?
La situation politique à l’Assemblée nationale française est marquée par une grande incertitude. À peine élus, les députés s’interrogent déjà sur la possibilité de nouvelles élections législatives anticipées dans un an. Les récentes législatives n’ont pas permis de dégager une majorité stable, laissant planer l’ombre d’une dissolution.
François Goulard, ancien ministre et trésorier du parti Horizons, exprime une inquiétude partagée : « Il faut être prêt à tout, notamment à une nouvelle dissolution. » Le contexte est complexe : malgré l’élan populaire des Jeux Olympiques de Paris 2024, la trêve estivale n’a pas permis de résoudre les tensions politiques. Emmanuel Macron, conscient des difficultés, a appelé à une pause jusqu’à mi-août, mais la question demeure : un gouvernement pourra-t-il tenir un an sans majorité claire ?
Dans les couloirs de l’Assemblée, les députés sont conscients de la précarité de leur situation. La possibilité pour le président de dissoudre l’Assemblée sera à nouveau envisageable dès juin 2025, après la levée des contraintes constitutionnelles actuelles. Nathalie Oziol, députée Insoumise de l’Hérault, exprime un scepticisme quant aux intentions de Macron : « Je ne suis pas sûre que Macron sache lui-même ce qu’il fera dans un an. »
La crainte d’un retour aux urnes
Emmanuel Macron, tout en affirmant ne pas vouloir déclencher une nouvelle dissolution, reste ouvert à cette option si aucune majorité stable n’émerge. « Les forces qui peuvent dégager une majorité veuillent la stabilité », a-t-il déclaré, sous-entendant que des compromis sont nécessaires.
Cette situation inquiète particulièrement les socialistes et le Nouveau Front populaire, qui redoutent une avancée du Rassemblement national. Fabrice Barusseau, député socialiste, craint que le front républicain ne puisse maintenir sa position actuelle.
Face à cette incertitude, les députés battus lors des dernières élections se préparent déjà à une éventuelle nouvelle campagne. Victor Catteau, candidat RN dans le Nord, et Bertrand Pancher, ex-président du groupe Liot, envisagent déjà leur retour. Fabien Roussel, leader des communistes, partage ce sentiment.
Cependant, l’idée d’un retour rapide aux urnes suscite des inquiétudes quant à une possible instabilité chronique du pays. Bertrand Pancher met en garde contre les risques d’une nouvelle dissolution : « On ne mesure pas le danger d’une autre dissolution », soulignant la fragilité du camp présidentiel, qui a déjà perdu un tiers de ses députés en deux ans. Les prochains mois s’annoncent donc cruciaux pour l’avenir politique de la France.