Sur les réseaux sociaux, une pratique frauduleuse surnommée le “refund” se répand à grande vitesse. Cette technique, qui consiste à demander le remboursement d’un produit tout en le conservant, cause des pertes colossales aux géants de l’e-commerce comme Amazon, Shein ou Zalando
Sur TikTok et Telegram, des escrocs partagent des tutoriels détaillés pour tromper les plateformes. Ces dernières, soucieuses de maintenir une image pro-consommateurs, remboursent souvent les clients avant même de recevoir les retours. Une opportunité exploitée par des fraudeurs qui n’hésitent pas à revendre les produits ainsi obtenus.
Dernier exemple en date : un étudiant de l’école 42, condamné à Lyon en novembre dernier. Il avait détourné pour 82 000 € de marchandises auprès d’Amazon grâce à de fausses déclarations de colis vides. Sa mère, complice, a écopé de six mois de prison avec sursis et doit rembourser 72 000 €.
Face à l’ampleur du phénomène, les plateformes investissent dans des solutions technologiques, notamment l’intelligence artificielle, pour détecter les fraudes. Pourtant, les résultats restent limités, et les escrocs trouvent sans cesse de nouvelles parades.
Les sanctions, elles, sont lourdes : jusqu’à cinq ans de prison et 375 000 € d’amende. Mais ces peines n’effraient pas les fraudeurs, encouragés par les réseaux sociaux qui facilitent l’organisation de véritables réseaux internationaux.
Pour les experts, il est urgent de renforcer les contrôles et la régulation des contenus en ligne qui incitent à ces pratiques. L’avenir de nombreuses plateformes, déjà fragilisées par ces pertes, en dépend. Quant aux consommateurs honnêtes, ils risquent de payer le prix de cette fraude par des mesures plus restrictives lors de leurs achats en ligne.