L’armée taïwanaise sur le qui-vive face aux restrictions aériennes chinoises

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Taïwan a annoncé lundi une mise en alerte renforcée de son armée, à la suite de nouvelles restrictions aériennes imposées par la Chine dans des zones situées au large de la côte est de l’île. Selon le ministère taïwanais de la Défense, l’Armée populaire de libération (APL) a instauré sept zones où l’espace aérien se trouve restreint, dans les régions maritimes à l’est des provinces chinoises du Zhejiang et du Fujian. Ces limitations resteront en vigueur jusqu’à mercredi.

En réaction, Taipei a révélé avoir observé une présence de navires chinois non loin du détroit de Taïwan et dans les eaux du Pacifique. Face à ce contexte, l’armée taïwanaise a engagé des « manœuvres de préparation au combat » prenant en compte les menaces potentielles, les conditions météorologiques et l’évolution de la situation tactique sur le terrain.

Ces tensions surviennent peu après le retour du président taïwanais, Lai Ching-te, d’une tournée dans le Pacifique, la première depuis son entrée en fonction en mai. Pékin avait fermement condamné ce déplacement, estimant qu’il s’agissait d’une provocation. La Chine considère en effet Taïwan comme une de ses provinces, non encore réunifiée depuis la fin de la guerre civile en 1949, et s’oppose catégoriquement à tout contact officiel entre Taipei et des États tiers.

Début octobre, le président Lai avait affirmé que la République populaire de Chine n’était pas légitime à représenter Taïwan, tout en proposant une coopération pour faire face à des enjeux communs tels que le changement climatique. Cet équilibre entre fermeté et volonté de dialogue n’a toutefois pas empêché Pékin d’intensifier ses pressions. Des sources sécuritaires taïwanaises avaient d’ailleurs prévenu qu’une nouvelle série d’exercices militaires chinois était probable, dans la continuité de ceux menés en mai, et ce en guise de « représailles » après les déclarations et les déplacements officiels de M. Lai.

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