L’armée soudanaise a pris le contrôle ce mercredi de sites militaires et de quartiers dans le sud et l’est de Khartoum. Avec cette avancée rapide, elle prévoit d’annoncer la capitale exempte de la présence des Forces de soutien rapide (FSR).
Selon les médias militaires soudanais, les blindés de l’armée ont pris au petit matin le contrôle du siège du port terrestre dans le quartier de Sahafa, à l’est de Khartoum.
Ils ont également occupé les bâtiments de la faculté d’ingénierie de l’Université du Soudan ainsi que les quartiers de Nozha et Sahafa.
Les sources militaires ont ajouté que l’armée a consolidé son contrôle sur le côté ouest du pont Al-Manshiya, tandis que des sources d’Al Jazeera indiquent que les forces avancent vers la prise complète du pont Soba à partir de l’ouest.
Dans une évolution parallèle, une source militaire a affirmé à Al Jazeera que l’armée a repris le complexe militaire d’Al-Yarmouk et le camp Taiba des FSR, tout en entamant un déploiement dans la région de Kalaklat, au sud de Khartoum.
D’autres sources ont également confirmé que l’armée a récupéré la ville de Baqir et le quartier général de la première brigade blindée au sud de Khartoum. Par ailleurs, des opérations militaires ont commencé dans la localité d’Oum Ramta, à l’ouest du Nil Blanc.
Une prise de contrôle qui s’élargit
Une source avait précédemment rapporté que l’armée s’était emparée mardi soir de tous les postes de police et d’une grande partie du quartier de Burri, à l’est de Khartoum.
Des sources militaires ont aussi déclaré à Al Jazeera que les forces armées et leurs alliés ont pris le contrôle de l’exposition internationale de Khartoum, située à l’est de la capitale.
De leur côté, des sources locales ont confirmé que les FSR ont retiré leurs troupes des zones de Sahafa, Kalaklat et Al-Azhari, situées au sud-ouest et au sud de la ville.
Il y a quelques jours, l’armée soudanaise a repris le palais présidentiel après deux ans d’occupation par les FSR, en plus de plusieurs institutions gouvernementales situées au centre de Khartoum. Désormais, elle vise à reprendre l’aéroport international.
Ces dernières semaines, les FSR ont subi plusieurs revers qui les ont forcées à se retirer de nombreuses zones de la grande région de Khartoum, après avoir été chassées de la majeure partie de l’État d’Al-Jazira (centre) et de ses alentours.
De violents combats
Dans le même temps, Yasser Al-Atta, assistant du commandant en chef de l’armée et membre du Conseil souverain du Soudan, a affirmé que l’armée et ses forces alliées livraient de violents combats en direction de Jebel Aulia, au sud de Khartoum.
Lors de sa première visite au palais présidentiel, Al-Atta a déclaré que toutes les forces des Janjawids – en référence aux FSR – seraient encerclées à travers le pays.
L’armée soudanaise a annoncé qu’elle avait mobilisé trois divisions en direction de Jebel Aulia afin de proclamer l’ensemble de l’État de Khartoum libre de ce qu’elle qualifie de « rébellion ».
Une source militaire a révélé à Al Jazeera que l’armée a pris le contrôle du projet agricole de Sundus, situé près de Jebel Aulia, au sud-ouest de Khartoum.
Selon un responsable militaire soudanais, les FSR en retraite se sont repositionnées à l’ouest du barrage de Jebel Aulia.
Une autre source militaire a assuré que l’armée et ses forces alliées ne laisseraient aucune opportunité aux FSR de se réorganiser.
Bombardements par drones
Sur le terrain, des sources locales ont rapporté qu’hier soir, les FSR ont bombardé la ville d’Al-Obeid, capitale du Nord-Kordofan (centre), causant la mort d’un civil et blessant cinq autres, dont un enfant ayant subi une amputation d’une jambe.
D’autres sources indiquent que les FSR ont utilisé des drones et de l’artillerie lourde pour attaquer plusieurs quartiers de la ville d’Al-Fashir, capitale de l’État du Nord-Darfour, ce mercredi matin.
Les FSR assiègent Al-Fashir depuis environ un an et ont tenté à plusieurs reprises de s’en emparer, sans succès.
Ces dernières semaines, elles ont également mené plusieurs attaques de drones sur des villes en dehors des zones de combat, comme à Merowe.
Depuis la mi-avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit armé qui a causé la mort d’au moins 20 000 personnes et le déplacement de plus de 14 millions, selon l’ONU.