L’ancien prêtre d’Orléans condamné à 17 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles

Entrevue 1

Ce samedi 25 mai, la cour d’assises du Loiret a condamné Olivier de Scitivaux, ancien prêtre de 64 ans, à 17 ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles sur de jeunes garçons. L’accusé a reconnu « sans réserve » des centaines de faits commis sur une période de plus d’une décennie.

Olivier de Scitivaux, qui a officié à l’église Saint-Paterne d’Orléans dans les années 1990 et à la basilique de Cléry-Saint-André entre 2013 et 2018, a admis les attouchements, les caresses, les fellations, et les pénétrations digitales et péniennes. La cour l’a reconnu coupable de l’ensemble des viols et agressions sexuelles aggravées. En plus de la peine de 17 ans, une période de sûreté de 10 ans a été prononcée, dépassant les réquisitions de l’avocat général.

Les crimes jugés remontent aux années 1990 et 2000. Olivier de Scitivaux s’était lié d’amitié avec les parents de ses victimes, trois frères qu’il agressait régulièrement, souvent au domicile familial ou dans des résidences secondaires de la famille Scitivaux. Les victimes, alors âgées de 7 à 9 ans, ont subi des violences répétées, souvent sous les yeux d’autres membres de l’Église.

Lors du procès, les trois frères et un ami ont décrit avec précision et pudeur les sévices subis, révélant qu’ils ignoraient que les autres étaient également victimes. L’ancien prêtre, renvoyé à l’état laïc à sa demande, a confirmé leurs témoignages en désignant les trois frères comme ses principales victimes.

Les premières alertes concernant les comportements de l’accusé ont été émises dès les années 1980, mais elles n’ont pas été prises en compte par le diocèse. Des animateurs et des familles avaient signalé des comportements suspects dès 1998, sans que des mesures soient prises. Ce silence institutionnel reflète un problème plus large au sein de l’Église catholique, régulièrement accusée de fermer les yeux sur les cas de pédocriminalité. En France, un rapport de 2021 a révélé qu’environ 330 000 mineurs avaient été agressés par des membres de l’Église au cours des 70 dernières années.

L’avocat de l’accusé, Me Damien Brossier, a appelé à la mansuétude, arguant que son client « n’est plus un danger » en raison de son âge et de l’absence d’infractions récentes. La cour a toutefois prononcé, en plus de la peine de réclusion, un suivi socio-judiciaire, une injonction de soins, et l’interdiction d’exercer toute activité impliquant un contact avec des mineurs.

L’affaire Olivier de Scitivaux s’inscrit dans une série de scandales de pédocriminalité qui ébranlent l’Église catholique et soulèvent des questions sur la gestion des abus et la protection des victimes.

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