Ce mercredi 5 novembre 2024 marque une date décisive dans l’histoire politique américaine. Les électeurs sont appelés aux urnes pour choisir entre la vice-présidente démocrate Kamala Harris et l’ancien président républicain Donald Trump, au terme d’une campagne intense et polarisée, restée indécise jusqu’à la dernière minute.
Les bureaux de vote ont ouvert dès 6h00 sur la côte est, et des millions d’Américains s’ajoutent aujourd’hui aux 80 millions de votants ayant déjà déposé leur bulletin par anticipation ou voie postale. Le dépouillement pourrait durer plusieurs jours, mais cette attente n’ébranle pas la conviction des partisans, dont les visions pour l’avenir des États-Unis divergent radicalement.
Deux visions de l’Amérique
À travers cette campagne, deux visages de l’Amérique se sont révélés, irréconciliables pour certains. Les partisans de Kamala Harris, comme Robin Matthews, une militante de 50 ans, redoutent un nouveau mandat de Donald Trump qu’ils jugent incontrôlable et dangereux pour le pays. À l’inverse, des électeurs de Trump, comme Ruth McDowell, 65 ans, voient en lui le seul capable de « sauver » l’Amérique.
Les tensions entre les deux candidats n’ont cessé d’alimenter cette polarisation. Harris n’a pas hésité à qualifier son rival de « fasciste », tandis que Trump a riposté en la qualifiant de « stupide » et en affirmant qu’elle « détruirait » le pays.
Quelle que soit l’issue de l’élection, le résultat sera historique : l’Amérique enverra pour la première fois une femme à la Maison Blanche si Kamala Harris l’emporte, ou bien Donald Trump redeviendra président, malgré les poursuites pénales et la polémique qui ont marqué son mandat passé.
Le scrutin reste extrêmement serré dans les États-clés, comme la Pennsylvanie, la Géorgie ou encore le Nevada. Harris a axé sa campagne sur la défense de la démocratie et le droit à l’avortement, espérant rallier les femmes et les modérés républicains. Pour Trump, la stratégie consiste à réactiver sa base en se présentant à nouveau comme un candidat anti-système, dénonçant à maintes reprises la menace d’une fraude électorale.
Sécurité renforcée et craintes de violence post-électorale
La tension est telle que des mesures de sécurité exceptionnelles ont été déployées. Certains bureaux de vote ressemblent à des forteresses, avec des drones et des tireurs d’élite surveillant les lieux, et des agents formés à se barricader en cas d’intrusion. À Washington, les bâtiments sensibles, dont la Maison Blanche et le Capitole, sont protégés par des barrières métalliques, et les vitrines des magasins sont recouvertes de planches en prévision de possibles troubles.
Le spectre de l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, plane sur l’élection, et nombre d’Américains redoutent une explosion de violence en cas de contestation des résultats. Trump a déjà commencé à émettre des doutes sur l’intégrité du scrutin, affirmant qu’il ne pourrait perdre qu’en cas de fraude. Les démocrates, eux, ont anticipé cette contestation, soulignant que le dépouillement pourrait prendre plusieurs jours et qu’un résultat tardif ne serait pas suspect.
La fin de campagne a vu quelques moments surprenants : Donald Trump s’est ainsi déguisé en éboueur, à bord d’un camion-poubelle dans le Wisconsin, pour rebondir sur une déclaration de Joe Biden qualifiant par erreur certains partisans de Trump « d’ordures ». Harris, elle, a fait une apparition dans l’émission populaire Saturday Night Live, jouant un jeu de miroir avec Maya Rudolph, son sosie à l’écran, pour motiver ses électeurs.
Alors que le monde retient son souffle, les Américains votent aujourd’hui en sachant que le pays pourrait ne pas connaître immédiatement le nom de son prochain président. Kamala Harris ou Donald Trump, ce sont deux visions radicalement opposées qui s’affrontent pour l’avenir des États-Unis.