À trois jours du scrutin présidentiel du 5 novembre, Kamala Harris et Donald Trump redoublent d’efforts pour convaincre les électeurs indécis. La vice-présidente démocrate et le magnat républicain se présentent chacun comme le dernier rempart face au chaos, dans un climat de campagne tendu et marqué par une intensité sans précédent.
Le paysage politique est électrique. Chaque jour apporte son lot de controverses, et les sondages, qui montrent un duel extrêmement serré, accentuent les craintes de violences post-électorales. Les analystes anticipent une attente prolongée avant de connaître le vainqueur, alors que 73 millions d’Américains ont déjà voté par anticipation.
Kamala Harris, un message d’unité et de rupture
Si elle est élue, Kamala Harris deviendrait la première femme présidente des États-Unis. Elle se positionne comme l’antidote à une « décennie de Trump » qui aurait, selon elle, épuisé et divisé l’Amérique. « Nous gagnerons parce que vous savez ce que vous défendez », a-t-elle lancé lors d’un meeting à Atlanta, en Géorgie. Son message : un appel à tourner la page et à unir les Américains, promettant d’être une présidente pour tous.
Face à un adversaire condamné et inculpé dans plusieurs affaires judiciaires, Harris dénonce une politique de division et d’obsession de revanche de Trump, faisant référence à l’élection de 2020 que ce dernier n’a jamais reconnue.
Donald Trump : le retour d’un discours autoritaire
Trump, à l’image d’un tribun populiste, continue de tracer un portrait sombre de l’Amérique, menacée selon lui par des vagues d’immigration illégale. Lors d’un rassemblement à Gastonia, il a promis une politique d’expulsion massive, tout en prévenant que l’élection de sa rivale transformerait le pays en un « camp de réfugiés sordide ». « Le 5 novembre sera le jour le plus important de l’histoire américaine », a-t-il déclaré, martelant son discours sur un ton parfois sexiste et autoritaire.
Trump a également exprimé ses craintes d’irrégularités dans le processus électoral, affirmant que seul un décompte « honnête » pourrait lui permettre de l’emporter face à Harris, qu’il juge « incompétente ».
La mobilisation des femmes au cœur de la campagne
Les droits des femmes, notamment en matière d’avortement, ont occupé une place centrale cette année, suscitant des manifestations à travers le pays. Sur Fox News, Trump a critiqué une publicité montrant des femmes votant pour Kamala Harris sans en informer leur mari, qualifiant cette mise en scène d’« absurde ».
Kamala Harris espère mobiliser les voix féminines, ainsi que celles des jeunes, des Afro-Américains et des communautés arabo-musulmanes et latino-américaines, pour contrer l’influence de Trump dans les États clés.
Un enjeu mondial et des enjeux élevés
Cette élection, suivie de près par l’Europe et le Proche-Orient, est cruciale pour les États-Unis et le monde. La campagne, déjà marquée par l’annonce choc du retrait du président Joe Biden et par des tentatives d’assassinat contre Trump, illustre une fracture profonde dans le pays.
Le suspense est donc à son comble, alors que les deux camps, chacun déterminé à réorienter l’Amérique, s’affrontent jusqu’à la dernière minute pour offrir aux électeurs une vision radicalement différente de l’avenir du pays.