Berlin prévoit de réduire de moitié son aide militaire bilatérale à l’Ukraine en 2025, selon des informations révélées par une source parlementaire allemande à l’AFP. Actuellement, l’Allemagne, deuxième contributeur après les États-Unis, offre une aide militaire de 8 milliards d’euros par an. Pour l’année prochaine, cette aide sera réduite à 4 milliards d’euros, sans qu’aucune aide supplémentaire ne soit prévue, a confirmé la source.
Le gouvernement d’Olaf Scholz, confronté à des pressions pour réduire les dépenses publiques, mise sur la création d’un instrument financier au sein du G7 et de l’Union Européenne, utilisant les avoirs russes gelés pour compenser cette réduction. Cette stratégie repose sur l’efficacité de cet instrument pour continuer à soutenir Kiev.
Depuis le début de la guerre en 2022, les alliés de l’Ukraine, dont l’Allemagne, travaillent à la mise en place d’un mécanisme pour utiliser une partie des 300 milliards de dollars d’avoirs russes gelés à travers le monde pour financer le soutien à l’Ukraine. Un accord politique entre les pays du G7 a été conclu en juin pour un prêt de 50 milliards d’euros à l’Ukraine, dont Berlin anticipe l’utilisation à partir de 2025. En parallèle, l’Union Européenne a transféré 1,5 milliard d’euros à Kiev provenant de ces avoirs gelés pour soutenir ses efforts de guerre et de reconstruction.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de rigueur budgétaire au sein du gouvernement allemand, avec des discussions intenses au sein de la coalition tripartite entre Libéraux, Verts et sociaux-démocrates. Le ministre des Finances, Christian Lindner, a insisté pour que le budget alloué à l’Ukraine en 2024 ne dépasse pas les 4 milliards d’euros, conformément au “frein à l’endettement” constitutionnel.
Le projet de budget 2025, qui prévoit cette réduction, doit encore être approuvé par le Parlement allemand d’ici la fin de l’année. En attendant, l’Ukraine continue de recevoir un soutien militaire significatif de la part de ses alliés, avec la livraison récente de F-16 et de chars Leopard, et des avancées notables de ses forces en territoire russe.