L’Algérie en route vers la réélection d’Abdelmadjid Tebboune ce samedi
Plus de 24 millions d’électeurs algériens sont attendus aux urnes ce samedi pour un scrutin présidentiel qui devrait reconduire sans surprise Abdelmadjid Tebboune pour un second mandat. Les bureaux de vote seront ouverts jusqu’à 18h00 GMT, avec des résultats attendus dès le soir même.
Le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, 78 ans, bénéficie d’un large soutien institutionnel, notamment du Front de libération nationale (FLN) et d’autres formations de premier plan. Le principal enjeu semble résider dans le taux de participation, M. Tebboune souhaitant améliorer son image après une première élection marquée par un faible taux de participation en 2019.
La campagne électorale s’est déroulée dans un contexte caniculaire, avec peu d’enthousiasme apparent de la part de l’électorat. Les enjeux principaux évoqués durant la campagne ont été la gestion de l’économie, encore largement dépendante des hydrocarbures, et les promesses d’améliorer le pouvoir d’achat et de créer des emplois.
S’appuyant sur la manne des hydrocarbures, Tebboune a promis d’importantes revalorisations des salaires et des retraites, des investissements massifs dans le logement et l’emploi, aspirant à faire de l’Algérie la deuxième économie d’Afrique, derrière l’Afrique du Sud.
Cinq ans après le Hirak, le mouvement de protestation qui a secoué le pays, les critiques pointent un déficit de démocratie sous Tebboune, malgré ses tentatives de se poser en réformateur. Amnesty International a récemment critiqué le gouvernement pour sa gestion des droits humains, évoquant des arrestations arbitraires et une répression des opinions dissidentes.
Sur le front extérieur, un consensus existe entre les candidats concernant les causes palestinienne et sahraouie. Cependant, l’Algérie fait face à des défis sécuritaires significatifs avec des tensions aux frontières et un contexte régional instable.
Alors que Tebboune s’efforce de rassurer sur la stabilité et l’avenir du pays, les critiques et les opposants restent sceptiques quant à la possibilité d’un véritable changement, décrivant le scrutin comme verrouillé et les autres candidats comme figurants. La réélection de Tebboune pourrait donc se dérouler sans véritable surprise, laissant présager peu de changements immédiats dans la gestion du pays.