Les autorités albanaises ont annoncé jeudi leur intention de bloquer l’application TikTok dans le pays au cours des prochains jours, en exécution d’une décision prise en ce sens à la fin de l’année dernière.
La ministre de l’Éducation, Ogerta Manastirliu, a déclaré : « Les autorités compétentes, en collaboration avec les fournisseurs d’accès à Internet et les plateformes technologiques, prendront les mesures nécessaires pour mettre en œuvre cette décision dans quelques jours, voire d’ici une semaine », ajoutant que l’interdiction devrait durer 12 mois.
Le Premier ministre Edi Rama avait évoqué cette interdiction pour la première fois il y a plusieurs mois, après qu’un affrontement initié sur les réseaux sociaux a conduit à la mort d’un élève de 14 ans et à la blessure d’un autre lors d’une bagarre près d’une école dans la capitale, Tirana.
Cet incident a suscité un débat dans le pays entre parents, psychologues et institutions éducatives sur l’impact des réseaux sociaux sur les jeunes.
Dans un message publié jeudi, Rama a indiqué que des discussions avec TikTok étaient en cours après des consultations avec des milliers de parents d’élèves et d’enseignants.
Il a ajouté : « Nous avons entamé un dialogue très positif avec TikTok, qui enverra bientôt des représentants en Albanie pour proposer une série de mesures visant à renforcer la sécurité des enfants. »
Le succès mondial de TikTok repose en partie sur l’attrait de ses « défis », du contenu interactif où les utilisateurs créent des vidéos mettant en scène des danses ou des jeux qui se répandent souvent massivement sur la plateforme.
La plateforme attire les jeunes grâce à son format basé sur un défilement continu de vidéos courtes, accessibles en balayant l’écran du doigt. Elle compte plus d’un milliard d’utilisateurs actifs à travers le monde.
Des pays voisins comme le Kosovo, la Macédoine du Nord et la Serbie ont également signalé que la plateforme avait un impact négatif, notamment sur les jeunes utilisateurs.
TikTok a fait face à des accusations d’espionnage aux États-Unis et fait l’objet d’une enquête de l’Union européenne concernant des allégations selon lesquelles il aurait été utilisé pour influencer l’élection présidentielle en Roumanie en faveur d’un candidat d’extrême droite.
De plus, plusieurs pays ont interdit l’utilisation de la plateforme aux employés des institutions gouvernementales.