Ce lundi matin, François Bayrou ouvre une série de consultations à Matignon avec les groupes parlementaires. Objectif : composer son gouvernement et éviter une motion de censure dans un contexte politique sous tension.
Les rencontres, prévues sur deux jours, ont été minutieusement organisées par ordre décroissant de la taille des groupes à l’Assemblée nationale. Cette démarche, que l’entourage du Premier ministre qualifie de « transparente et respectueuse », vise à écouter les différentes sensibilités politiques représentées au Parlement avant la formation du gouvernement et la déclaration de politique générale.
Marine Le Pen et Jordan Bardella en ouverture
Dès 9 heures, ce lundi, François Bayrou reçoit Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national, accompagnée de Jordan Bardella, président du parti. Suivra Gabriel Attal, chef des députés macronistes du groupe Renaissance, attendu à Matignon dans la matinée.
En début d’après-midi, les socialistes menés par Olivier Faure seront reçus. Après avoir échangé directement avec François Bayrou dimanche, le Premier secrétaire du PS a confirmé sa participation tout en fixant des lignes rouges, notamment sur la méthode de gouvernance et des sujets clés comme les retraites, le pouvoir d’achat et la transition écologique. Olivier Faure sera accompagné de Patrick Kanner (président du groupe PS au Sénat) et Boris Vallaud (président du groupe à l’Assemblée nationale).
En revanche, La France insoumise boycottera ces discussions, dénonçant une « comédie » et arguant que le Premier ministre ne s’est pas encore présenté devant le Parlement ni formé de gouvernement.
Dans l’après-midi, François Bayrou rencontrera Laurent Wauquiez, chef des Républicains à l’Assemblée, et poursuivra mardi avec les écologistes, Horizons, le MoDem (son propre parti), les indépendants de Liot, les communistes et enfin Éric Ciotti, président des 16 députés de l’Union de la droite républicaine, alliés du Rassemblement national.
Une course contre la montre
Ces consultations doivent s’achever mardi, pour permettre à François Bayrou d’annoncer rapidement la composition de son gouvernement. Une déclaration de politique générale devra suivre, lors de laquelle le Premier ministre jouera son avenir en recueillant — ou non — la confiance des députés.
Dans ce contexte fragile, François Bayrou tente de nouer des dialogues tout en esquivant les pièges : pas d’accords secrets ni d’arrangements d’arrière-cuisine, assure son entourage, mais une volonté d’écouter les priorités des groupes pour éviter une confrontation directe dès son entrée en fonction.
Les consultations marquent une étape cruciale dans une séquence politique où tout équilibre sera déterminant pour l’avenir du gouvernement.
