Un porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure a confirmé hier (mercredi) à Nextgov/FCW que plusieurs employés de l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures, spécialisés dans la lutte contre la désinformation et les opérations d’influence, ont récemment été mis en congé administratif, selon un article de David DiMolfetta (*).
Mise à l’écart des spécialistes de la désinformation
Cette annonce confirme les précédents rapports sur la marginalisation de ces employés. Cette mesure intervient alors que la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, souhaite réformer et redéfinir le rôle de l’agence, face aux inquiétudes du Parti républicain. Ce dernier estime que les actions menées jusqu’à présent pour limiter la propagation des fausses informations sur les réseaux sociaux ont entraîné une censure des opinions conservatrices.
Tricia McLaughlin, assistante de la secrétaire à la Sécurité intérieure, a déclaré : « L’agence réévalue son approche en matière de sécurité électorale, en portant une attention particulière aux initiatives liées à la désinformation. Elle a ajouté que durant cette période d’examen, les employés chargés de contrer les fausses informations et l’ingérence étrangère ont été placés en congé administratif.
Ce type de congé, selon le Bureau de gestion du personnel, correspond à une « absence autorisée sans perte de salaire ou de droits à congé ». Le nombre exact de personnes concernées par cette décision n’a pas été précisé.
Dans une démarche similaire, la procureure générale Pam Bondi a récemment dissous l’unité du FBI dédiée à la lutte contre l’influence étrangère, créée en 2017 pour contrer les tentatives d’ingérence dans les élections américaines.
Désinformation : enjeux et polémiques
Durant la pandémie de Covid-19 et les élections de 2020, l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures collaborait régulièrement avec les plateformes de réseaux sociaux afin de signaler les contenus trompeurs diffusés ou amplifiés par des entités étrangères et nationales. Toutefois, ces échanges ont été suspendus après une plainte déposée dans le Missouri en juillet 2023, accusant l’administration Biden d’avoir enfreint le Premier amendement en luttant contre la désinformation, ce qui aurait conduit à la suppression de certaines voix conservatrices.
Les publications signalées concernaient principalement l’efficacité du vaccin contre le Covid et les accusations infondées de fraude électorale avancées par Donald Trump. L’affaire a été portée devant la Cour suprême, qui a finalement donné raison à l’administration Biden l’an dernier.
Brandon Wales, ancien directeur exécutif de l’agence, a témoigné devant le Congrès après son départ en août dernier. Il a souligné que la lutte contre la désinformation représentait moins de 1 % du budget de l’agence – soit environ 2 millions de dollars sur un total de 3 milliards – et a réfuté les accusations républicaines affirmant que l’agence aurait censuré les citoyens américains.
