Alors que les partenaires sociaux sont engagés depuis février dans un cycle de discussions sur d’éventuelles améliorations à la réforme des retraites de 2023, la question d’un nouveau report de l’âge de départ refait surface sous un angle inattendu : celui du financement de l’économie de guerre.
Dans son discours du 5 mars, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité pour la France d’augmenter sa production d’armement face aux tensions internationales, invoquant un effort collectif et une forme d’« union sacrée » pour renforcer les capacités du pays. Cette prise de position a aussitôt relancé le débat sur la durée de travail des Français, certains proches du pouvoir estimant qu’un report de l’âge légal pourrait contribuer à financer cet effort militaire.
Si l’exécutif n’a pas officiellement formulé cette hypothèse, certaines voix influentes, comme celle de Gilbert Cette, président du Conseil d’orientation des retraites, jugent que le contexte géopolitique actuel risque de rendre caduc le débat sur le passage à 64 ans. De quoi exacerber les tensions dans des négociations sociales déjà fragiles, où syndicats et patronat tentent de s’accorder sur des ajustements sans toucher à l’âge légal.
Le climat tendu de ces discussions, marqué par le boycott de Force ouvrière et des doutes grandissants sur la marge de manœuvre réelle des partenaires sociaux, pourrait se détériorer davantage si cette piste venait à être confirmée par le gouvernement. Les prochaines réunions prévues jusqu’en juin s’annoncent donc plus incertaines que jamais, sur fond de pressions économiques et stratégiques nouvelles.